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Pourquoi on ne va plus à la messe ? Jean-Louis Schlegel - Les Etudes oct. 2019

 
Jean-Louis SCHLEGEL – LES ÉTUDES – numéro 4264 d’octobre 2019
 
Les causes de la chute de la pratique dominicale sont sans doute nombreuses. Parmi elles, il faut faire
sa place à l'évolution récente des styles liturgiques. Alors que la réforme conciliaire voulait
promouvoir une réelle participation de tous à l'action liturgique, une « resacralisation » a creusé de
nouveau la distance entre clergé et fidèles.
La chute de la « pratique » – dans sa dimension liturgique – est impressionnante. La participation à
la messe dominicale avoisine sans doute maintenant les 3 % de catholiques, sinon moins. Qui eût
imaginé cela dans les années 1960 en France, quand on était encore à 20 % ou 25 % ? On se
récriait alors devant les films de Carl Theodor Dreyer ou d'Ingmar Bergmann qui exposaient la
« mort de Dieu » dans les pays luthériens de Scandinavie, où le taux de pratique était déjà tombé à
moins de 2 %. Et de se féliciter que la France n'en soit pas là. Un peu plus de cinquante ans plus
tard, nous y sommes… Les interprétations du recul sont variées : chute du nombre de croyants,
exculturation de l'Église dans une société très sécularisée, désaccords intellectuels (en matière de
bioéthique, par exemple) et pratiques (écarts par rapport à ses normes sexuelles et conjugales),
liberté par rapport à l'obligation, pratiques individualistes « à la carte », croissance exponentielle
des activités de détente et de sport durant le week-end… On invoque surtout, ce faisant, des
raisons extérieures. Rarement sont mises en cause la célébration eucharistique elle-même et les
formes qu'elle a prises, le fait que beaucoup de ceux qui abandonnent la pratique (et qui sont de
tous âges) pourraient tout simplement « ne pas s'y retrouver ».
 
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Date de dernière mise à jour : 17/10/2019