Conférence de P. ELUARD, Laïcs, une urgence vitale pour l’Eglise - le 19 juin 2018

C.R. de la conférence de

P. ELUARD, le 19 juin 2018

 

 

Philippe ELUARD est diacre de la Mission de France en milieu rural et engagé dans l’aumônerie nationale des Chrétiens en Monde Rural (CMR). C’est dire qu’il connait bien ce milieu que l’analyse faite dans le cadre du colloque « Eglise 2030 » avait montré délaissé.

 

La situation

Le manque de prêtres est une grâce de l’Esprit.

Le milieu rural est le « laissé pour compte » : c’est là que la désertification cléricale est la plus visible. Souvent y sont envoyés les prêtres qui n’ont pas « réussi ». C’est le lieu de la double peine, dirait-on en langage judiciaire.

Une telle situation devrait amener à inventer, à faire du neuf [1]. C’est tout le contraire que propose une Eglise comme paralysée par les enjeux. Elle ne fait que regrouper, que gérer.

P. E. rappelle l’exemple du Brésil où ont été institués deux ministères laïques : celui de l’Eucharistie (de la communion plus exactement) et celui de la Parole. Les laïcs qui les portent sont en lien direct avec l’évêque. Très probablement entendrons nous dans une des prochaines conférences Claude FAIVRE-DUBOZ nous dire qu’en Argentine aussi on s’emploie à faire du neuf.*

 

Réflexions

            Lazare représente l’Eglise, Marthe et Marie nous représentent.

            Jésus pleure devant les larmes, nos larmes.

            Jésus arrive trop tard, certes, mais c’est pour entrer en prière et agir.

            Jésus déliant Lazare c’est Jésus libérant l’Eglise.

            Jésus laissant aller Lazare c’est Jésus laissant aller l’Eglise, respectant sa liberté et          notre liberté.

Le manque de prêtres n’est pas une punition, c’est une grâce de l’Esprit.

C’est l’Esprit qui animait Paul VI quand il demandait une Eglise qui se fasse « conversation avec le monde ».

C’est l’Esprit qui fit de l’expérience de Poitiers une expérience missionnaire et non cléricale.

C’est l’Esprit qui, le jour de son baptême, lança Jésus dans la mission.

S’arrêtant sur l’épisode de la résurrection de Lazare P. E. y voit un bel enseignement :

            Lazare représente l’Eglise, Marthe et Marie nous représentent.

            Jésus pleure devant les larmes : elles sont nos larmes devant la situation de l’Eglise.

            Jésus arrive trop tard, certes, mais c’est pour entrer en prière et agir.

            Jésus déliant Lazare c’est Jésus libérant l’Eglise.

            Jésus laissant Lazare aller c’est Jésus laissant aller l’Eglise, respectant sa liberté et          notre liberté.

 

 

Questions / réponses

Q/ Donnez-nous des pistes pour avancer !

            R/ La formation

                 Agir dans l’Amour sans oublier la place de la prière

                 Des évêques qui libèrent les méninges

                 Des prêtres pour les communautés et non l’inverse

Q/ L’Eglise ne répond pas au besoin de spiritualité des hommes d’aujourd’hui.

La vision des laïcs se confronte trop souvent à celle des clercs.

Il y a un communautarisme chrétien qui referme le peuple de Dieu sur lui-même.

Votre avis ?

            R/  Oui, tout cela est exact et l’on pourrait baisser les bras.

                  Mais l’espérance est que nous sommes entrés dans un temps de l’Esprit.

 

     

 

[1] NdR : On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres (Mt 9, 17)

 

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