USA - Les séminaires ont besoin de réforme - LCI 4 avril 2019

Deux anciens professeurs de séminaire pensent que le système actuel génère la maladie de l’ambition connue sous le nom de "scarlatine"

C. Colt Anderson et Christopher M. Bellitto, États-Unis, 4 avril 2019

 

C. Colt Anderson est professeur de spiritualité chrétienne à la Fordham University. Il a enseigné au Séminaire Mundelein de Chicago (1999-2008) et à la Société Théologique de Washington, où il a également été vice-président des affaires académiques (2008-2012). Il a participé à deux audits de séminaire en 2005.

Christopher M. Bellitto est professeur d'histoire à l'Université de Kean et a enseigné au séminaire St. Joseph's / Dunwoodie à New York et à son institut laïc d'études religieuses (1995-2001). Il faisait partie d'un licenciement litigieux à la faculté de Dunwoodie.

 

Cet article a été publié pour la première fois dans le « Commonweal Magazine » (« Journal du bien commun », journal catholique édité par des laïcs de la ville de New-York, ndt)

 

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En tant qu'anciens professeurs de séminaire, nous avons examiné les révélations sur les abus sexuels, les dissimulations et les conflits internes au sein du clergé au cours des derniers mois, avec le même dégoût et la même tristesse que nos frères et sœurs et nous ne sommes pas surpris.

Bien que nous reconnaissions et soutenions de nombreuses personnes de qualité qui travaillent et étudient dans les séminaires, nous savons que ces derniers ont joué un rôle important dans la crise actuelle de l'église.

Il est essentiel de comprendre comment sont formés les prêtres et donc, en fin de compte, les évêques, en particulier la manière dont ils sont plongés dans le cléricalisme dès leurs premiers jours au séminaire. C'est l'air qu'ils y respirent.

Le cléricalisme dans la formation au séminaire est explicitement désigné comme un problème dans le document final du Synode pour la jeunesse, approuvé à la fin d'octobre 2018 ; il touche tout le monde dans l'Eglise, c'est un problème répandu et systémique. Bien que n'étant pas nouveau dans l'histoire de l'Eglise, il est devenu une préoccupation particulièrement urgente en cette période de scandale.

Le pape François a toujours pris pour cible le cléricalisme, grand ennemi du ministère ordonné. Il nous met en garde contre ces carriéristes que vous pouvez facilement reconnaître.

Si vous voulez apprendre à vous frayer un chemin dans le monde de ces religieux, observez-les. Ils apprennent l'italien, portent des boutons de manchette et des soutanes et ne se posent pas du tout la question d’être appelés "père", même s'ils étudient encore.

Avec nos collègues formateurs, nous distinguons facilement les séminaristes atteints de scarlatine car bien qu'il y ait peu de vocations à la prêtrise, de nombreux jeunes hommes ambitieux aspirent à la mitre d'évêque.

Le cléricalisme peut être considéré comme une maladie de l’exception. Ces séminaristes apprennent vite que les règles et les normes, telles que la maîtrise des matières enseignées, ne leur sont pas réellement applicables.

En tant que membres laïcs du corps professoral, ils nous ont dit à tous les deux : « Vous ne votez pas pour notre avancement ou notre ordination », ce qui est une manière de dire « alors, ce n’est pas votre problème ».

Nous avons eu des discussions avec des séminaristes aux prises avec des problèmes de consommation d'alcool ou de drogue et d'activité sexuelle soit personnellement soit qu’ils les observent autour d'eux.

D’autres sont victimes de harcèlement sexuel au séminaire, un problème que le cas de l'ex-cardinal Théodore McCarrick a mis en avant. Mais tout cela finalement porte peu à conséquences.

Car les séminaristes savent que, compte tenu de la pénurie de prêtres aux États-Unis, il ne leur faudra pas longtemps après leur ordination pour devenir pasteurs et avoir leur propre paroisse. Nous avons souvent entendu des conversations dans la salle à manger qui allaient dans ce sens : "Quand je serai pasteur, je me ferai une place au soleil."

Nous avons très peu parlé de service ou de responsabilité partagée, de relations collégiales avec les conseils de paroisse ou de mise en lumière des talents des paroissiens. Il était clair dans leur esprit que la paroisse appartient au pasteur et non au peuple.

Un jour le cardinal Francis George a expliqué à un groupe de séminaristes à Chicago que le pape Benoît XVI avait souligné que le rôle du prêtre et de l'évêque était de gouverner et non de diriger. Ce message n’était pas inhabituel.

Les séminaristes reçoivent en permanence ce même message : leur rôle est de régner sur les laïcs et les religieux à la suite de leur changement ontologique lors de l'ordination, et non à cause de leurs qualités, de leurs connaissances ou de leur comportement. Ils sont formés pour être des patrons autocratiques, pas des serviteurs.

Une des réformes proposées consiste à faire l’effort de garder les séminaristes dans l’état laïcs comme ils le sont naturellement. Le but du chemin d'un séminariste est l'ordination, mais jusqu'à l'ordination diaconale, ce séminariste est un laïc.

Pourquoi portent-ils une soutane et un col romain avant ? Quand nous avons posé cette question aux séminaristes et aux prêtres de la faculté, on nous a répété à plusieurs reprises : " C’est pour s'y habituer ". Absurdité.

Cette pratique équivaut à s'entraîner à la condescendance cléricale et le plus souvent à se pavaner.

Cela renforce l’esprit hiérarchique qui sévit toujours dans l'église – c’est qui se voit dans la façon dont nous disons qu'un ancien prêtre est "réduit" à l'état laïc.

Mais une réforme encore plus importante de la formation dans les séminaires et, pareillement dans la vie en paroisse, consisterait à y associer hommes et femmes. Si cela semble radical, c'est cependant ce que propose le document final du synode pour la jeunesse : la formation conjointe de laïcs, de religieux consacrés et de prêtres.

La séparation des hommes et des femmes peut mener à l'hypermasculinité et à la confirmation de "l'altérité" des prêtres. Cela a été particulièrement encouragé pendant la papauté de Jean-Paul II, avec son quasi culte de la prêtrise.

Cela contribue également à un problème connexe presque aussi ancien que l'Eglise elle-même : la misogynie institutionnelle. Nous avons vu de nombreux séminaristes parler de la façon dont ils doivent maîtriser leurs regards pour ne pas être tentés par des femmes cherchant à voler leur célibat.

C'est la version moderne de l'ancien complexe de « la madonne et de la putain ».

Il suffit de quelques minutes pour observer ces hommes en société pour se rendre compte que beaucoup d’entre eux n’ont aucune idée de la façon dont ils interagissent avec les femmes.

Mélanger les hommes et les femmes, en particulier pendant leur formation, est de bonne ecclésiologie et de bonne pratique. C’est ainsi que de nombreux séminaires ont compris que la loi de l'offre et de la demande leur imposait d'accorder plus d'attention aux programmes de ministère destinés aux laïcs.

Les professeurs coûtent de l’argent, alors pourquoi ne pas avoir des cours où le professeur enseignerait un groupe mixte d’hommes et de femmes ?

Étant donné le nombre d’adultes qui se forment de manière approfondie, il n’est pas logique de réserver des cours juste pour ceux qui envisagent d’être ordonnés prêtres. Une classe du Nouveau Testament est une classe du Nouveau Testament.

Avoir des femmes et des hommes en formation assis côte à côte offre également des avantages intellectuels et spirituels significatifs. La voix d’une femme dans une discussion sur les Ecritures exposera un séminariste à des idées et des perspectives différentes des siennes.

Et cette femme ne va-t-elle pas interpréter, expliquer et appliquer différemment les Écritures face au RICA (Rite d’Initiation Chrétienne des Adultes) ou dans d'autres programmes de formation de sa paroisse ?

Même dans des situations plus spécialisées - par exemple lors d’un stage de formation à la prédication ou quand ils se préparent à rencontrer des paroissiens en confession et dans la préparation sacramentelle, en particulier pour le mariage - ne serait-il pas utile que les séminaristes entendent le point de vue des femmes lorsqu'elles expriment ce qu’est une homélie enrichissante ?

Une caste fermée enseignant une caste fermée ne fait que diviser davantage l'Eglise. Une bonne formation presbytérale signifie que les hommes doivent apprendre à interagir avec des hommes et des femmes laïcs de manière saine, professionnelle et respectueuse.

Aucun prêtre n'est meilleur qu'un mauvais prêtre.

La formation commence en classe entre camarades.

La formation au séminaire devrait également inclure des expériences apostoliques supervisées sous l'autorité d'un laïc et la présence de sœurs, de personnes mariées et célibataires enseignant leurs spécialités (et recevant bien entendu un salaire et les prestations médicales afférentes).

Cela conduit à une autre proposition de réforme : les avis des religieux(es) et des professeur(e)s laïcs, des enseignants et des responsables doivent être réellement pris en compte lors du vote sur la question de savoir si un séminariste continuera sa formation et s’il sera ordonné.

Leurs contributions doivent être délibératives et non pas uniquement consultatives, c'est-à-dire qu'elles doivent vraiment compter. De plus, le conseil d'administration d'un séminaire doit comprendre des membres laïcs qui disposent, encore une fois, de votes délibératifs et non simplement consultatifs (que l'évêque est libre d'ignorer).

Pour l'évêque même si le droit canonique dit qu'il peut faire ce qu'il veut, s’opposer à tout ou partie des membres du conseil et de l'équipe de formation qui voteraient contre un candidat n’est pas nécessairement une bonne décision.

Cela a conduit à une autre proposition de réforme : les avis de tous les enseignants et responsables, y compris religieux et laïcs, doivent être entendus lors du vote concernant les compétences des formateurs et du savoir-faire de l'organisation.

Le document final du synode sur la jeunesse recommande que les femmes fassent partie des équipes de formation des séminaires. Il ne précise pas si elles devraient ou non être des membres votants, bien que le synode ait appelé à un plus grand pouvoir décisionnel pour les femmes à tous les niveaux de l'Eglise.

Nous estimons qu’il faut également franchir une étape supplémentaire : les séminaires ne doivent pas être strictement et exclusivement sous le contrôle de l’évêque.

Il est nécessaire de mettre en place un comité délibératif composé de membres laïcs et religieux pouvant auditer régulièrement et indépendamment les séminaires afin de garantir le respect de ces nouvelles orientations.

Les audits, évaluations et accréditations, doivent être rapportés sur un forum public afin que les fidèles sachent si l'évêque ou le séminaire organise correctement la formation intellectuelle, spirituelle, pastorale et humaine des futurs prêtres.

Personne sain d'esprit n’ignore l’ampleur des dommages causés aux églises qui peuvent découler de cette situation…

Par conséquent, celui qui a été reconnu fautif après une première et une deuxième remarque, doit être interdit par le conseil provincial de conférer des charges ecclésiales et une personne avisée et honnête doit être nommée pour réparer l'échec de la personne suspendue.

Si l'évêque ne fait pas ce qu'il devrait faire, son droit de diriger les séminaires doit lui être retiré et confié à une personne avisée. Si cela semble extrême, ce n’est qu’une paraphrase du canon 30 du quatrième conseil de Latran (1215) :

« Il est absurde et très grave que des prélats (évêques) d’Eglise, lorsqu'ils doivent promouvoir aux charges ecclésiastiques des hommes aptes, choisissent des hommes indignes qui manquent de formation ou de comportement droit et qui suivent les impulsions de la chair plutôt que le jugement de leur raison ».

Les laïcs de chaque diocèse devraient jouer un rôle direct pour mettre fin à la pratique consistant à faire passer des hommes inaptes d'un séminaire à un autre jusqu'à ce qu'ils en trouvent un qui puisse accepter de les ordonner.

Le document final du synode met spécifiquement en garde contre les « séminaristes errants ».

Il existe une règle exigeant un délai de deux ans à compter du renvoi d'un séminariste avant qu'il ne puisse s'inscrire à un autre programme. Toutefois, comme les séminaires renvoient rarement les étudiants, la règle est rarement violée.

L'absence de renvoi des étudiants permet aux évêques de les transférer immédiatement dans d'autres séminaires. Au XIe siècle, saint Pierre Damien déclara qu'aucun prêtre n'était meilleur qu'un mauvais prêtre, mais aujourd'hui, le sentiment opposé semble prévaloir.

Une dernière suggestion concerne l’exhortation apostolique de Jean-Paul II en 1992 sur la formation au séminaire, « Pastores dabo vobis », qui introduit des normes contraignantes en termes d’admission, de comportement et de formation.

 

Sachez cependant que l'édition actuelle du programme de formation sacerdotale des évêques américains indique seulement que le processus d'admission "devrait" accorder suffisamment d'attention à la santé émotionnelle des candidats, que ces derniers "devraient" prouver qu'ils ont intériorisé leur formation au séminaire comme en témoignerait leur capacité à travailler avec des femmes et des hommes, que les séminaristes "ne devraient pas" être dispensés d’obtenir les diplômes nécessaires et qu’ils "ne devraient pas" poursuivre s'ils manquent des qualités indispensables à leur formation.

Étant donné que les évêques peuvent et donnent des dérogations pour tout ce qui n’est pas obligatoire, nous maintenons que ces souhaits doivent être transformés en devoirs puis contrôlés fermement.

Ne vous y trompez pas : les séminaires avaient un sens quand ils ont été créés au XVIe siècle au concile de Trente, mais ils ont moins d'un quart de l'âge de l'Eglise elle-même.

Leurs programmes ne doivent pas être figés, aussi rigides que les forteresses où ils sont actuellement hébergés. Les séminaires ont encore un rôle à jouer; ils ne devraient pas être abolis.

Mais ils ne devraient plus être des usines de cléricalisme, d'élitisme et de misogynie, comme ils le sont encore trop souvent. Il est grand temps de procéder à une réforme fondamentale.

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The reform seminaries need

Two former seminary professors say the current system breeds an ambition for higher office known as "Scarlet Fever"

C. Colt Anderson and Christopher M. Bellitto, United States, April 4, 2019

C. Colt Anderson, is professor of Christian Spirituality at Fordham University. He taught at Chicago's Mundelein Seminary (1999–2008) and Washington Theological Union, where he also served as the Vice President of Academic Affairs (2008–2012). He was a member of two seminary visitations in 2005. Christopher M. Bellitto, is professor of History at Kean University, and taught at New York's St. Joseph's Seminary/Dunwoodie and its lay Institute of Religious Studies (1995–2001). He was part of a contentious layoff of faculty at Dunwoodie.

This article first appeared in Commonweal Magazine

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As former seminary professors, we have looked upon the last several months of revelations about clergy sex abuse, cover-ups, and institutional infighting with the same disgust and sadness as our sisters and brothers—but we are not surprised.

Though we honor and support the many good people who work and study in seminaries, we know that seminaries have played a significant role in the church's current crisis.

It is essential to understand how priests and thus, ultimately, bishops are formed, especially the way they are enculturated into clericalism from their first days in seminary. It is the air they breathe there.

Clericalism in seminary formation is explicitly singled out as a problem in the Synod on Youth's final document, approved in late October 2018, and it affects everyone in the church—it is a systemic and widespread problem. While not new in church history, of course, it is a particularly pressing concern during this time of scandal.

Pope Francis has repeatedly targeted clericalism as the great enemy of ordained ministry today. You can easily see the career-climbers he warns about in seminaries.

If you want to learn how to work your way into the clerical caste, watch these men. They are learning Italian, wearing cufflinks and cassocks, and don't at all mind being called "Father," even though they are still in studies.

Along with our colleagues in other formation programs, we have easily singled out seminarians with scarlet fever: while there may be few vocations to the priesthood, there are plenty of ambitious young men aiming for a bishop's miter.

Clericalism can be thought of as a type of exceptionalism. Seminarians soon learn that the rules and standards, such as mastery of course material, do not really apply to them.

As lay faculty members we have both been told, "You don't vote on our advancement or ordination," which falls just short of saying "so you don't matter."

We have had discussions with seminarians who struggle with drinking or drugs and sexual activity that they commit or observe around them.

Some are sexually harassed in the seminary, a problem that the case of ex-Cardinal Theodore McCarrick has brought to much needed attention. There are few consequences for any of this.

Seminarians know that, given the shortage of priests in the United States, it won't be long after they're ordained that they'll be pastors with a parish of their own. We often heard conversations in the lunchroom that indicated as much: "When I'm pastor, I'm going to put my place on the map."

We heard very little talk of service or shared leadership, collegial relations with parish councils, or facilitating the talents of parishioners. The parish, it was clear, belonged to the pastor and not the people.

Once, Cardinal Francis George explained to a group of seminarians in Chicago that Pope Benedict XVI stressed that the role of the priest and bishop was governance, not leadership. This was not unusual.

Seminarians are fed a consistent message: their role is to rule over the laity and the religious as a result of their ontological change at ordination, not as a result of their virtue, knowledge, or model behavior. They are being trained to be autocratic bosses, not servant leaders.

One suggested reform, then, is to make an explicit effort to keep seminarians as the lay people they are. The goal of a seminarian's path is ordination, but until ordination to the diaconate, that seminarian is a lay man.

Why are they wearing cassocks and a Roman collar before then? When we asked that question of seminarians and priests on faculty, we were repeatedly told, "So they will get used to it." Nonsense.

This practice amounts to training in clerical condescension and strutting more often than not.

It reinforces the hierarchy of vocations that still plagues the church—indicated by the way we say that a former priest is "reduced" to the lay state.

But an even more important reform in seminary education and, in turn, parish life, would be to mix men and women in classes. If that sounds radical, it is precisely what the Synod on Youth's final document proposes: the joint formation of laity, consecrated religious, and priests.

Separating men and women can lead to hypermasculinity and a focus on the "otherness" of priests. This was especially fostered during John Paul II's papacy, with its near-cult of the priesthood.

It also contributes to a related problem nearly as long-standing as the structured church itself: institutional misogyny. We have witnessed seminarians going on and on about how they must keep custody of their eyes so as not to be tempted by women seeking to steal their celibacy.

It is the modern version of the ancient Madonna-whore complex.

It only takes a few minutes of observing these men in social situations to realize many have no idea how to interact professionally with women.

Mixing men and women, especially in classes, is good ecclesiology and good economics. Many seminaries have already realized that the law of supply and demand dictates that more attention needs to be paid to ministry programs for lay people.

Professors cost money, so why not have one course section with one teacher teaching a mixed group of men and women?

Given the number of adults who pursue advanced degrees and certificates, it makes no sense to reserve classes just for those who might end up ordained priests. A New Testament class is a New Testament class.

Having women and men sit side by side in formation programs also offers significant intellectual and spiritual benefits. Surely a woman's voice in a classroom discussion of Scripture will expose a seminarian to ideas and perspectives not his own.

And won't that woman be interpreting, explaining, and applying Scripture in RCIA and other formation programs in her parish?

Even in more specialized situations—say, a practicum in preaching and penance—wouldn't it be helpful for seminarians to hear the perspectives of women as they consider what makes for an enriching homily, or as they prepare to encounter parishioners in the confessional and in sacramental preparation, especially for marriage?

A closed caste teaching a closed caste does nothing but further divide the church. Good priestly formation means men must learn to interact with lay men and women in healthy, professional, and respectful ways.

No priest is better than a bad priest

This formation can start in classroom learning as fellow students.

Seminary training should also deliberately include supervised apostolic experiences under a lay person's authority. There must also be sisters along with married and single people teaching their specialties (and paid a living wage with medical benefits so that they can support a family).

This leads to another suggested reform: the professional opinions of religious sisters and lay professors, professionals, and supervisors must be taken into real account when voting on whether a seminarian will proceed in formation and eventually to ordination.

Their input must be deliberative and not merely consultative—that is, it must really count. Moreover, a seminary's board of trustees must have lay members who, again, have deliberative and not simply consultative votes that the bishop is free to ignore.

It must be clear to the bishop that even if canon law says he can do what he wants, that may be a bad idea if all or most of the board and formation team vote against a candidate.

The Synod on Youth's final document recommends that women be on seminary formation teams. It does not specify whether or not they should be voting members, though the synod called for greater decision-making authority for women at all levels of the church.

We believe a further step should be taken as well: seminaries should not be strictly and exclusively under the control of the bishop.

There needs to be a deliberative board consisting of members of the laity and religious that can regularly and independently audit the seminaries to ensure compliance with standards.

Audits, assessments, and accreditations must be reported in a public forum so that people know whether the bishop or seminary is doing intellectual, spiritual, pastoral, and human formation properly.

If the bishop fails to do as he should, his right to govern the seminaries needs to be taken away from him and given to a prudent person. If this sounds extreme, it is a paraphrase of canon 30 of the Fourth Lateran Council (1215):

It is very serious and absurd that prelates [bishops] of churches, when they can promote suitable men to ecclesiastical benefices, are not afraid to choose unworthy men who lack both learning and honesty of behavior and who follow the urgings of the flesh rather than the judgment of reason.

Nobody of sound mind is ignorant of how much damage to churches arises from this….

Therefore he who has been found guilty after a first and second correction is to be suspended from conferring ecclesiastical benefices by the provincial council, and a prudent and honest person is to be appointed at the same council to make up for the suspended person's failure.

The laity in every diocese should have a formal role in ending the practice of moving unfit men from seminary to seminary until they find one that will testify they are worthy of ordination.

The synod's final document warns specifically against wandering seminarians (seminaristi vaganti).

There is a policy requiring a two-year period after a seminarian is formally dismissed before he can enter another program, but because seminaries rarely formally dismiss men, technically the rule is rarely violated.

The failure to formally dismiss students allows bishops to move them immediately to other seminaries. In the eleventh century, St. Peter Damian declared that no priest is better than a bad priest, but today just the opposite sentiment seems to hold sway.

A final suggestion involves John Paul II's 1992 apostolic exhortation on seminary formation, Pastores dabo vobis, which presents high standards in terms of admissions, behavior, and academics.

Consider, however, that the current edition of the American bishops' Program for Priestly Formation still states only that the admissions process "ought" to give sufficient attention to the emotional health of the applicants, that candidates "should" give evidence of having interiorized their seminary formation as evidenced by their ability to work with women and men, that seminarians "should not" be excused from pursuing accredited degrees, and that seminarians "should not" be advanced if they lack positive qualities for formation.

Since bishops can and do offer dispensations from anything that is not mandatory, we maintain that those "oughts" and "shoulds" need to be turned to "musts"— and then firmly patrolled.

Make no mistake: seminaries made sense when they were created at the Council of Trent in the sixteenth century, but they are less than a quarter as old as the church itself.

Their programs must not be set in stone, as unyielding as the fortresses where they are currently housed. Seminaries still have a role to play; they should not be abolished.

But they should no longer be factories for clericalism, elitism, and misogyny, as they too often still are. It is long past time for fundamental reform.

 

 

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