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Un long chemin

Un long chemin

Le cardinal Tobin explique la vision de la synodalité du pape François

Cardinal Joseph W. Tobin

États-Unis

29 mai 2021

 

 

Plus François est pape, plus certains aspects du programme de son pontificat deviennent clairs, même s'ils étaient évidents dès le début. Prenons l'exemple suivant.

En 2013, une caricature visualisait l'élection du nouveau pape par une illustration de la planète Terre vue de l'espace, avec le pape François se tenant comme un géant à l'un de ses pôles et l'Amérique du Sud bien visible sur la mappemonde.

En obtenant cet effet visuel qui met l'Amérique du Sud en avant - comme l'avait fait l'élection du nouveau pape argentin - le dessinateur David Horsey a fait un choix artistique prophétique. Bien qu'il apparaisse en haut de l'image, le pape François se trouve au pôle Sud, et le monde est sens dessus dessous.

Cette caricature est parue trois ans avant l'élection de Donald Trump et le chaos qu'elle a déclenché ; cinq ans avant la dernière résurgence de la crise des abus commis par l'Église dans des endroits comme le Chili mais aussi à Newark[1] et sept ans avant la pandémie de COVID 19.

Nous avons appris ce que c'est qu’un monde à l'envers. Chacun de ces événements a montré pourquoi Dieu nous envoyait ce berger de l'hémisphère sud.

Au début de 2013, nous pensions qu'il s'agirait d'une réforme par un outsider qui allait secouer la Curie et remettre l'Église sur les rails.

En 2016, alors que Donald Trump, Rodrigo Duterte et d'autres démagogues se pavanaient au sommet du pouvoir, nous voyions clairement que le pape François - un homme qui a vu de près les horreurs de la sale guerre argentine - pouvait offrir prophétiquement une alternative à cette sombre et brutale vision du monde. Il nous avertissait que les alliances de convenance avec les dictateurs se sont toujours terminées dans les larmes, la mort et la perte de l'essence de l'Évangile.

En 2018, avec le retour de la crise des abus, nous avons à nouveau vu François à travers la lentille du réformateur (même s'il se voit comme ayant un rôle beaucoup plus profond qu'un simple rôle administratif). Lorsque le COVID 19 a arrêté la planète, nous avons vu les images obsédantes d'un homme en blanc, marchant seul sur une place vide et trempée par la pluie, implorant la miséricorde et la délivrance de Dieu.

Communion, participation et mission

Plus nous marchons ensemble, plus nous découvrons ensemble, plus les choses deviennent claires.

Parmi les mots qui reviennent sans cesse tout au long de ce voyage de l'évêque de Rome et du peuple de Dieu -miséricorde, joie, discernement, formation, dialogue- le plus mal compris est "synodalité". La synodalité est devenue étroitement associée à cette papauté.

François ne cesse d'appeler à une Église plus décentralisée, marquée par la collaboration et la prise de décision partagée, que nous associons généralement plus aux structures horizontales des Églises de l'Est qu'à la hiérarchie romaine descendante de l'Ouest.

En huit ans, le pontificat de François a donné lieu à cinq rassemblements synodaux :

  • les synodes des évêques sur la famille de 2014 et 2015 ont exploré le rôle évangélisateur essentiel de la famille et les problèmes humains qui peuvent s'y opposer, le tout magistralement résumé dans la belle exhortation, Amoris Lætitia ;
  • le Synode sur les jeunes en 2018 a cherché à mieux intégrer les parcours et les combats des jeunes et la manière dont nous les accompagnons en tant qu'Église ;
  • le Synode sur l'Amazonie de 2019 a concentré les voix des périphéries du monde et nous a donné un cours accéléré sur la façon dont les forces d'exclusion peuvent être pernicieuses envers nos frères et sœurs en Christ.

Et maintenant, à une date qui sera bientôt annoncée[2], un synode s’ouvrira sur le thème "Pour une Église synodale : communion, participation et mission". Un sceptique pourrait ironiser : un synode sur la synodalité ? N'est-ce pas là l'exemple même de ce dont le pape François nous met en garde lorsqu'il reproche à l'Église d'être trop "autoréférentielle" ?

Je soutiens que ce rassemblement est essentiel pour notre croissance commune en tant que Corps du Christ. Il devrait nous rendre plus conscients et volontaires dans l’adoption de ce que le Pape François voit clairement et défend ouvertement comme le modèle d'Église que le Seigneur attend de nous en ce millénaire.

Un millénaire : même en termes d'Église, c'est ce que nous appelons un long chemin.

La synodalité est effectivement le long chemin du Pape François. C'est un processus qui nous mettra à l’épreuve et qui exigera des changements dans notre manière de vivre l'Église.

Ce que nous découvrirons, c'est que la synodalité est un regard concentré sur le voyage du Corps du Christ à travers l'histoire, un voyage qui favorise la conversion permanente et nous appelle à la miséricorde.

Un parcours de dialogue

Lorsque vous traitez avec François, il est conseillé d'avoir la miséricorde comme guide. Prenons l'exemple de Sœur Prudence Allen, une sœur de la Miséricorde et l'une des femmes nommées par lui à la Commission Théologique Internationale qui conseille la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

La commission a produit le document « Synodalité dans la vie et la mission de l'Église » en 2018. Dans un commentaire qu’elle a écrit , Sr Prudence a utilisé un certain nombre de phrases et d'images évocatrices :

                des disciples faisant route ensemble... les compagnons de route doivent être au service les           uns des autres... des personnes marchant dans l'histoire vers l'accomplissement du          Royaume..... Marcher ensemble avec le Christ avec l'humilité du cœur mais une parole   hardie... un voyage de dialogue dans lequel nous apprenons à reconnaître la présence du          Christ qui marche à côté de nous" …

Ces mots vous sont-ils familiers ? Beaucoup ont remarqué le penchant de François pour l'idée d'accompagnement durant un voyage.

Pourtant, tout le monde n'a pas adopté cette herméneutique du voyage ; en mars 2021, un titre du Catholic Herald britannique disait : « Marchons ensemble, mais... vers où ? »

C'est trop réfléchir et c'est ignorer les contraintes qui entourent notre tradition. Jésus, après tout, a beaucoup marché. Il a également donné le grand commandement : "Allez et faites de toutes les nations des disciples".

Paul a fait le bilan de son ministère en disant qu'il avait "couru la course", et l'une des raisons invoquées par Jean XXIII pour convoquer le Concile Vatican II était "de rendre moins triste le séjour de l'homme sur terre".

Il est intéressant de noter les paroles de Jean XXIII, car, à bien des égards, nous sommes encore dans l'étape Vatican II du voyage.

Le grand jésuite John O'Malley[3] soutient que, pour recevoir pleinement un concile œcuménique, l'Église a besoin de cent ans. François, dont l'élection et le début du pontificat ont coïncidé avec le cap des cinquante ans, le sait (On sait que les dernières cinquante années ont toujours été plus intéressantes que les cinquante premières).

Il a reconnu la ligne du concile lorsqu'il a convoqué une année jubilaire de la miséricorde, citant le discours d'ouverture du pape Jean, dans lequel il disait que l'Église préfère la médecine de la miséricorde à l'esprit de sévérité.

Une autre critique du modèle synodal déplore qu'il s'agisse d'un "Emmaüs réduit", c'est-à-dire qu'il cherche à accompagner mais pas à convertir. Je dirais que le mouvement de la sévérité vers la miséricorde est déjà une sacrée conversion.

Nous ne pouvons pas nous contenter d'attendre que les gens reviennent dans l’Eglise. Nous devons d'abord nous occuper de notre propre conversion et pour ce faire, nous devons sortir. Nous sommes le corps du Christ, dans le monde. Et que font les corps sains ? Ils bougent.

Peu avant le début de la troisième session du Concile, Paul VI a publié sa première encyclique, Ecclesiam suam, dans laquelle il proposait le dialogue non pas simplement comme une méthode pragmatique de communication ou de résolution de problèmes, mais comme un paradigme pour exprimer la relation salvatrice entre Dieu et les êtres humains.

Puis, dans les derniers mois du concile, il a institué le Synode des évêques, qui a depuis tenu quinze assemblées ordinaires et de nombreuses assemblées spéciales, cherchant à propulser la Barque de Pierre vers les questions cruciales de la vie de l'Église.

Cependant le bilan des synodes des évêques a fait l'objet d'un feu nourri de la part des amis comme des ennemis de François.

Une critique mémorable a été formulée en 2018 par Adam A. J. DeVille, un catholique oriental et professeur de théologie[4]. Dans " Une courte défense de la synodalité authentique - A Short Defense of Authentic Synodality", il a déclaré que « les synodes, tels qu'ils ont été compris tout au long de l'histoire de l'Église catholique romaine, de l'Église orthodoxe, des Églises catholiques orientales et de la Communion anglicane, ne sont pas des conférences thématiques discutant des intérêts de tel ou tel groupe. Les synodes sont plutôt des rencontres (qui se tiennent rarement sous les feux de la rampe des médias du monde entier) ayant le pouvoir d'adopter des lois et d'élire des évêques (et dans certains cas de les encadrer). Les statuts actuels régissant les actuels synodes romains d'évêques ne permettent ni l'un ni l'autre...Si l'Église latine poursuit ainsi, elle ne doit pas se laisser abuser par les pseudo-synodes de l'après-1965 ».

DeVille reprend l'appel de la Commission Théologique Internationale en faveur d'une synodalité authentique, vécue "à différents niveaux et sous différentes formes", reflétant la foi de l'Église universelle, impliquant le leadership des évêques locaux et le ministère d'unité du pape.

C'est cette vision qui, à mon avis, explique l'estime qu'une personne comme le patriarche œcuménique Bartholomée de Constantinople porte au pape François. Je crois qu'il reconnaît un exercice de l'autorité qui saisit avec profondeur la manière de faire et d'être l'Église que la tradition s'efforce de vivre.

François ne se contente pas d'imiter les orthodoxes dans le but de forcer le Corps du Christ à respirer avec ses deux poumons. Il cherche à retrouver l'Église plus collaborative d'une époque où nous n'avions pas deux millénaires d'inertie institutionnelle ancrés dans notre tradition. Le thème de Vatican II était le ressourcement : se connecter aux racines anciennes de nos traditions afin d'y puiser une nouvelle vie.

Nous ne pouvons pas nier que, pendant des siècles, l'Eglise a utilisé la synodalité comme un moyen d'exclure. À chaque concile œcuménique, nous nous réunissions pour répudier telle ou telle hérésie ou pour définir tel ou tel dogme…et le Corps du Christ poursuivait son chemin.

Je pense que nous sommes entrés dans une nouvelle étape du voyage. Les actes de synodalité ne fonctionnent plus comme des déclarations dogmatiques radicales mais sont utilisés pour affiner la proclamation de l'Évangile à notre temps. C’est le prochain point important du long chemin de François : la conversion.

Nous devons construire

Quand je parle de conversion, je parle de la conversion de l'Eglise, d'une nouvelle façon de comprendre et d'aborder la manière dont nous accomplissons notre mission.

François a décrié à juste titre la mentalité du "Mais nous l'avons toujours fait de cette façon". Jean XXIII a dit de façon célèbre que nous, dans l'Église, ne sommes pas appelés à garder un musée, mais à prendre soin d'un florissant jardin de vie.

Il en va de même pour une Église synodale. Vous ne pouvez pas vous y présenter avec une attitude de vainqueur, comme si vous aviez toutes les réponses.

Jean XXIII a lu les signes d'agitation et de destruction de la première moitié du vingtième siècle et a vu que l'Église devait être aussi volontaire et missionnaire que possible dans son témoignage et que le moyen d'y parvenir était un concile. Il a demandé au concile de concevoir le moteur qui propulserait l'Église pour le troisième millénaire. Jean a proposé une vision : voici ce que nous devons construire.

Vatican II a produit un plan. Paul VI s'est mis au travail pour le concrétiser. Jean-Paul II a veillé à ce qu'il réponde (exactement ?) aux spécifications requises. Benoît XVI a apporté la touche finale, et maintenant, François poursuit la mise en œuvre. (Je trouve intéressant, maintenant que François a commencé à faire tourner le moteur, que ceux qui se croient les plus menacés sont ceux qui ont la compréhension la plus raide de toutes les normes et canons : si A = union irrégulière et B = ne vivent pas comme frère et sœur, alors A + B = ne peuvent jamais être admis à l'Eucharistie).

François ne nous met pas seulement au défi d'aller plus vite. Une conversion institutionnelle profonde implique d'être agile et visionnaire dans notre discernement.

L'une des meilleures évaluations de François vient du journaliste Christopher Lamb. Il note que François sait quels barrages vont inévitablement être construits. Cela ne change pas grand-chose si un homme, même s'il s'agit du pape, s’occupe seul du barrage. Mais cela fait la différence si quelqu'un qui occupe une position de leader entraîne les autres avec lui. Nous devons construire ensemble, attentivement, authentiquement et dans le discernement de l'Esprit qui nous conduit.

Les actes de synodalité ne fonctionnent plus comme des déclarations dogmatiques radicales

Pour beaucoup, l'une des grandes surprises des aventures synodales avec François a été son rejet d'une recommandation du synode de 2019 sur l'Amazonie, à savoir l'ordination à la prêtrise d'hommes mariés de "vertu prouvée" (viri probati) dans des régions éloignées où les prêtres sont rares.

Ce qui fut fascinant, c'est que la raison qu'il en a donnée n'était pas théologique, mais s’appuyait  sur le processus, disant que le synode avait fait preuve d'une "logique parlementaire" plutôt que d'un authentique discernement de groupe. Il faut des années pour planifier un synode. S'il ne s'agissait que d'une mascarade pour permettre au pape d'imposer à l'Église son programme, il a une drôle de façon de s'y prendre.

Le thème du synode sur la synodalité pourrait être : "Faites ensemble et montrez votre travail". Un successeur de Joseph Bernardin[5], le cardinal Blase Cupich, a utilisé la belle image des mages dans l'Évangile pour illustrer le processus synodal : « Ils sont repartis par un chemin différent ». Regardez Vatican II et la conversion que la synodalité a favorisée chez les Pères du concile.

La Curie s'était efforcée de faire en sorte que la rédaction des documents de travail du concile ne soient pas propices à des réformes radicales. Mais quand trois mille évêques sont réunis dans un même  lieu et invoquent l’Esprit, quelque chose se produit.

Le secrétaire privé de Jean XXIII, Loris Francesco Capovilla, qui, à l'âge de quatre-vingt-dix-huit ans, a été nommé cardinal par le pape François, a décrit le raisonnement de Jean XXIII pour convoquer le concile dans un documentaire pour Catholic News Service[6], "Les voix de Vatican II - Voices of Vatican II". L. F. Capovilla se souvient que le pape Jean avait déclaré : "C'est très bien qu'après la Seconde Guerre mondiale, trois institutions internationales aient été créées : l'ONU pour la paix, la FAO pour l’agriculture, l'UNESCO pour la culture. Pourquoi ne pourrions-nous pas aussi nous réunir et discuter ?".

C'est précisément cette période suivant une guerre qui avait bouleversé le monde, qui nous renvoie à la conversion dans le long chemin de François : la conversion à la miséricorde.

Penser en termes de périphéries

La synodalité et un monde à l'envers ont en commun et nous offrent ce que Dietrich Bonhoeffer appelait "la vue d'en bas".

C’est une façon de voir les choses : l'élection du pape François a ouvert le reste du monde au riche ferment théologique de l'Église d'Amérique latine, avec son sens aigu de la mission, de la rencontre, des périphéries et de la miséricorde.

Une autre façon de comprendre la "vue d'en bas" de Bonhoeffer est de penser aux marginalisés et aux opprimés en termes de périphéries. Le pape Jean a dit qu'il avait demandé au concile d'ouvrir une fenêtre, ce que nous associons toujours au fait de laisser entrer l'air frais, mais il se passe autre chose quand on ouvre une fenêtre : on peut entendre ce que disent les gens à l'extérieur.

Lorsque nous invitons les gens à réfléchir et à s'exprimer sur les questions difficiles, nous obtenons des réponses que nous, en tant que hiérarchie, ou même toute l'Église, trouvons difficiles.

Avant le début de Vatican II, l'historien juif Jules Isaac[7] a cherché à obtenir une audience avec Jean XXIII. Isaac espérait que le concile à venir répudierait l'ancien "enseignement du mépris" à l'égard du peuple juif. Ses recherches montraient que l'antisémitisme chrétien avait joué un rôle central dans l'apparition de la Shoah ; le pape ne pouvait-il pas faire quelque chose ?

Nous savons que, grâce à l'ouverture du pape Jean et au processus synodal de Vatican II, le décret du concile sur les religions non chrétiennes, Nostra ætate, rejettera définitivement l'antisémitisme, qu'il soit dans l'Église catholique ou ailleurs.

Pour une Église toute en froideur, ce fut un éclair brûlant de purification dont nous avons été témoins et, je crois, un modèle qui peut s'appliquer à tout contexte synodal.

La conversion à la miséricorde est alimentée par la synodalité

Alors que Jean accepta de rencontrer Jules Isaac, François rencontra Juan Carlos Cruz, un survivant chilien d'abus sexuels. Cette dernière rencontre a joué un rôle critique dans l'instauration d'une approche plus miséricordieuse de l’écoute des cris de ces enfants de Dieu. Cruz est désormais membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs.

Les périphéries ont été ramenées au centre, et l'Eglise - y compris le pape lui-même - vit une conversion.

Si nous y prêtons attention nous pouvons voir des signes de cette conversion à la miséricorde, alimentée par la synodalité, tout autour de nous dans l'Église d'aujourd'hui :

                François écrivant dans Fratelli tutti que "la discussion publique, si elle fait vraiment de la             place à tout le monde et ne manipule ni ne dissimule l'information, est un stimulant constant pour une meilleure compréhension de la vérité".

                Sœur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Synode des évêques, qui fait remarquer que sa        nomination historique est le signe d’une Église qui écoute la voix des femmes.

                Le document le plus récent du service des migrants du Dicastère pour le développement            humain intégral, qui met l'accent sur la situation critique des personnes contraintes de migrer en raison du changement climatique.

                A l'occasion du 150e anniversaire de la nomination d’Alphonse de Liguori comme           docteur de l'Église, le pape François a loué l'approche du saint consistant à "écouter et             accepter les faiblesses des hommes et des femmes les plus abandonnés spirituellement".

Certains pourraient dire que tout cela a un parfum de folie. Mais je dirais que la beauté d'une tradition religieuse vieille de deux millénaires et comptant un milliard de membres est qu’elle permet encore la folie.

Nous sommes profondément enracinés. Il n'y a pas d'attitude défensive dans le Christ. Le Seigneur entend le cri des pauvres. Nous devrions chercher à l'imiter. Nous ne devrions pas nous plonger dans l'illusion que les choses sont plus justes et harmonieuses qu'elles ne le sont. Il est crucial qu'en tant qu'Église, nous ne nous contentions pas d'écouter, mais que nous entendions réellement.

C'est ce qui adoucit nos cœurs et les prépare à la conversion. C’est ce qui nous donne à nous, évêques, la confiance de savoir que ce que nous discernons est un mouvement de l'Esprit parce que notre peuple l'entend aussi.

Un mot important dans la façon dont l'Église aborde la miséricorde, et qui est utile pour comprendre la synodalité, est "intégration" ; qu’est-ce qui doit être intégré ? Je dirais qu’il est utile d'intégrer la tête de l'Église et le reste du Corps du Christ. Imaginez un corps dont les extrémités extérieures sont froides et grises. Le cœur bat peut-être, mais la force vitale n'atteint pas tous les capillaires.

Je pense à la phrase d'Amoris lætitia selon laquelle "toutes les discussions sur les questions doctrinales, morales ou pastorales n'ont pas besoin d'être réglées par des interventions du magistère."

Une interprétation, à mon avis volontairement obtuse, a suggéré que cela signifiait qu'Amoris lætitia ne fait pas partie du magistère. Non, ce que François disait, c'est que le Vatican n'est pas seul le Corps du Christ.

François a été clair : il considère que son rôle est de protéger la tradition. La tête est bonne pour réfléchir, regarder autour de soi, peut-être fixer notre vision sur l'horizon lointain et, occasionnellement, heurter le mur avec le front en signe de frustration. Nous ne pouvons pas soulever les montagnes, nous ne pouvons pas embrasser le monde avec notre seule tête. Où sont les bras tendus du Corps du Christ ?

La circulation entre le centre et les périphéries doit être une partie plus importante de l’activité quotidienne de l'Église.

Tandis que nous poursuivons cette mission de Dieu, nous devons rester à l'écoute de tout notre corps, des points de tension et même des blessures non guéries qui risquent de rendre notre témoignage toxique : racisme, misogynie, cléricalisme, abus sexuels.

Dieu transforme tout. Qu'est-ce qu'une blessure non guérie qui est touchée par Dieu ? C'est quelque chose qu'un autre homme nommé François a porté sur son corps : les stigmates, les blessures de Jésus-Christ.

Une Église authentiquement synodale, qui marche ensemble, écoute, est miséricordieuse avec tous ceux qu'elle rencontre, à l'intérieur comme à l'extérieur, est une Église qui n'oublie jamais ses parties blessées et le pouvoir qu'elles ont d'inspirer la foi.

Le Cardinal Joseph W. Tobin a été installé comme archevêque de Newark, N.J., en janvier 2017. Cet essai a été tiré du discours sur le cardinal Bernardin qu’il a prononcé le 3 mai 2021 à l'Université Loyola de Chicago.

Cet article a été publié pour la première fois dans le magazine Commonweal.

Pour en savoir plus : https://international.la-croix.com/news/religion/the-long-game/14388

The Long Game

Cardinal Tobin explains Pope Francis's vision of synodality

By Cardinal Joseph W. Tobin

United States

May 29, 2021

The longer Francis is pope, the clearer certain aspects of his pontificate's program have become, even if they were evident from the beginning. Take the following example.

In 2013, an editorial cartoon visualized the election of the new pope with an illustration of the planet Earth, seen from space with Pope Francis standing like a giant at one of its poles and South America most prominently visible among Earth's geography.

To achieve this visual effect, to bring South America to the fore—as the election of the new pope from Argentina had done—the cartoonist, David Horsey, made a somewhat prophetic artistic choice.

Despite appearing at the top of the frame, Pope Francis is standing on the South Pole, and the world is turned upside down.

This cartoon appeared three years before the election of Donald Trump and the chaos that unleashed; five years before the latest resurgence of the Church's abuse crisis in places like Chile and, yes, Newark; and seven years before the COVID-19 pandemic.

We have learned what it is for the world to be turned upside down.

But each of those events has also clarified why God would send us this shepherd from the Southern Hemisphere.

In early 2013, we thought it was about institutional reform, an outsider who could whip the curial crew into shape and get the Church back on course.

In 2016, as Donald Trump, Rodrigo Duterte, and other demagogues strutted into power, we could see clearly that Pope Francis—a man who witnessed the horrors of Argentina's Dirty War up close—could prophetically offer an alternative to this dark, brutalizing worldview.

He could warn us that alliances of convenience with dictators have always ended in tears, death, and loss of the Gospel essence.

In 2018, with the resurgence of the abuse crisis, we again saw Francis through the lens of institutional reformer, even though he very clearly saw himself as having a much deeper role than just an administrative one.

And when COVID-19 brought the planet to a halt, we saw haunting images of a man in white, walking alone through an empty, rain-soaked square, begging God for mercy and deliverance.

Communion, participation, and mission

The longer and further we journey together, the more we encounter together, the clearer things become.

Of the words that keep coming up along this journey of the bishop of Rome and the People of God together—mercy, joy, discernment, formation, dialogue—the most misunderstood is "synodality."

By now, "synodality" is a word closely associated with this papacy.

Francis keeps calling for a more decentralized Church, one marked by collaboration and consultative decision-making, a functionality we generally associate more with the horizontal structures of the churches of the East than the top-down Roman hierarchy of the West.

In eight years, the pontificate of Francis has featured five synodal gatherings:

  • including the 2014 and 2015 Synods of Bishops on the Family, which explored the essential evangelizing role of the family and the human problems that can get in the way, all of it masterfully summarized in his beautiful exhortation, Amoris Laetitia;
  • the Synod on Young People in 2018, which sought to better integrate young people's journeys and struggles into how we as a Church accompany them;
  • and the 2019 Synod on the Amazon, which centered voices from the world's peripheries and gave us a crash course in how pernicious the forces of exclusion can be toward these brothers and sisters in Christ.

And now, on a date soon to be announced, there will be a synod on the theme "For a synodal Church: communion, participation, and mission." A skeptic might ask, "A synod on synodality?

Isn't that the epitome of what Pope Francis warns us about when he knocks the Church for being too 'self-referential'?

"But I would contend that the gathering is essential for our shared growth as the Body of Christ, to be more aware and intentional in our adoption of what Pope Francis sees clearly—and advocates for openly—as the model of Church that the Lord expects from us in this millennium.

A millennium: even in Church terms, that is what we call the long game.

But synodality is indeed the long game of Pope Francis. It is a process that will challenge us and will require changes in what we are as Church.

What we will find is that synodality is a focus on the journey of the Body of Christ through history, a journey that fosters ongoing conversion and, ultimately, calls us to mercy.

A journey of dialogue

When dealing with Pope Francis, it's advisable to have mercy as your guide. Consider Sr. Prudence Allen, a Sister of Mercy and one of the women appointed by Pope Francis to the International Theological Commission, which advises the Vatican's Congregation for the Doctrine of the Faith.

The commission produced a document, Synodality in the Life and Mission of the Church, in 2018, and in a written reflection on it Sr. Prudence used a number of evocative phrases and images:

                disciples journeying together...companions on the journey are to be in mutual service to one                 another...people walking in history towards the fulfillment of the Kingdom.... Walking   together with Christ in a new boldness of speech with humility of heart...a 'journey of      dialogue' in which we learn how to recognize 'the presence of Christ walking besides us'....

Do they sound familiar? Many have noticed Francis's fondness for the idea of accompaniment on a journey.

Yet not everyone has embraced this hermeneutic of the journey; a headline in the U.K. Catholic Herald in March read: "Walking Together, But... to Where?

"This is to overthink things, however, and it ignores the very frames that extend around our tradition. Jesus, after all, did a lot of walking. He also gave the Great Commission to "go forth and make disciples of all nations."

Paul looked back on his ministry, saying he had "run the race," and one of the reasons John XXIII gave for calling the Second Vatican Council was "to make the human sojourn on earth less sad."

It's worth noting John XXIII's words, because in many ways we are still caught up in the leg of the journey that he initiated with Vatican II.

The great Jesuit scholar John O'Malley maintains that, to fully receive an ecumenical council, the Church needs one hundred years. Pope Francis, whose election and early pontificate coincided with the fifty-year mark, knows this (and the second fifty years were always going to be more interesting).

He acknowledged the direct line from the council when he convoked a Jubilee Year of Mercy, explicitly citing John's opening address, in which he said that the Church prefers the medicine of mercy to the spirit of severity.

Another critique of the synodal model laments that it amounts to a "partial Emmaus"—that is, it seeks to accompany but not to convert. I would argue that a movement from severity to mercy is already quite a conversion.

But we can't just wait for people to redeem themselves and come back. We have to attend to our own conversion first. And to do that, we have to go out.

We are the Body of Christ, out in the world. And what do healthy bodies do? They move.

Shortly before the beginning of the third session of the Council, Paul VI published his first encyclical, Ecclesiam suam, in which he proposed dialogue not simply as a pragmatic method for communication or problem-solving, but as a paradigm for expressing the salvific relationship between God and human beings.

Then, in the final months of the council, he instituted the Synod of Bishops, which has since held fifteen ordinary and numerous special assemblies, seeking to provide a sort of propulsion for the Barque of Peter on crucial issues in the life of the Church.

But the record of the Synod of Bishops lately has come under heavy fire from friend and foe alike.

There was a memorable critique in 2018 from Adam A. J. DeVille, an Eastern Catholic and theology professor, who in "A Short Defense of Authentic Synodality" said that synods, as understood throughout the history of the Roman Catholic Church, the Orthodox Church, the Eastern Catholic Churches, and the Anglican Communion, are not thematic conferences discussing boutique interests of some group or other. Rather, synods are business-like affairs (rarely held in full glare of the world's media) with powers of passing legislation and electing bishops (and in some cases disciplining them). The current statutes governing these so-called Roman synods of bishops permit them to do neither.... [I]f the Latin Church does continue in a synodal direction, it must not let its post-1965 shambolic pseudo-synods make it scared of the real thing.

DeVille ultimately lifts up the International Theological Commission's call for authentic synodality that is lived "on different levels and in different forms," reflecting the faith of the universal Church, involving the leadership of local bishops and the ministry of unity of the pope

It's this aspirational vision that I believe explains the esteem that someone like Ecumenical Patriarch Bartholomew of Constantinople has for Pope Francis.

I believe he recognizes an exercise of authority that captures with deep intentionality a way of doing and being Church that his tradition strives to live.

Francis isn't merely aping the Orthodox in an effort to force the Body of Christ to breathe with both lungs. Rather, he seeks to recover the more collaborative Church of a time when we didn't have two millennia of institutional inertia baked into our tradition.

The Vatican II term was ressourcement—reconnecting with ancient roots of our traditions in order to draw new life into them.

We cannot deny that for centuries the Church has used synodality as a way to kick people out. With every early ecumenical council, we would come together to repudiate this heresy or to define that dogma, and the Body of Christ would lumber on.

But I submit that we have entered a new stage of the journey.

Acts of synodality no longer function as sweeping dogmatic declarations, but rather are used to fine-tune how the Gospel is applied to the signs of the times.

And with that comes the next important point of Francis's long game: conversion.

We need to build

When I say "conversion," I'm talking about the Church's own conversion, a new way in understanding and approaching how we carry out our mission.

Francis has rightly decried the mindset of "But we've always done it this way." John XXIII famously said that we in the Church are not called to guard a museum but to tend to a flourishing garden of life.

The same goes for a synodal Church. You can't show up with an imperious attitude, as if you have all the answers.

Indeed, John XXIII read the signs of turmoil and destruction of the first half of the twentieth century and saw that the Church had to be as intentional and missionary as it possibly could with its witness—and that the way to achieve this was through a council.

In effect, he called on the council to create a blueprint for the engine that would power the Church for the third millennium. John cast a vision: this is what we need to build.

Vatican II produced a blueprint. Paul VI set to work constructing it. John Paul II made sure it kept to the exact specifications required. Benedict XVI added the finishing touches, and now, Francis has put it into action. (I find it interesting, now that Francis has started revving up the engine to see what it can do, that the folks who seem most threatened are the ones with the most engineer-like grasp of all the norms and canons: if A = irregular union and B = not living as brother and sister, then A + B = can never be admitted to the Eucharist.)

But Francis isn't merely challenging us to move faster.

The deeper institutional conversion also involves being nimble and strategic in our discernment.

One of the best assessments of Francis comes from journalist Christopher Lamb. He notes that Francis knows which dams are inevitably going to burst. It does not make much of a difference if one man, even if he is the pope, is jumping up and down on top of the dam, trying to hasten—or halt—the change.

But it does make a difference if someone in a true position of leadership is leading others in reinforcing the banks. We have to build that together, mindfully, authentically, and in a spirit of discerning where the Spirit wants us to go.

Acts of synodality no longer function as sweeping dogmatic declarations

For many, one of the great surprises of all the synod adventures under Pope Francis was his rejection of a recommendation of the 2019 Synod on the Amazon—namely, ordaining to the priesthood married men of "proven virtue" in remote regions where priests are scarce.

What was fascinating was that the reason he gave was not theological, but process-oriented, saying that the synod had displayed a "parliamentary logic," rather than authentic group discernment.

You know, it takes years to plan a synod. If it were just a charade to allow the pope to push his not-so-secret agenda on the Church, he has an odd way of going about it.

The theme of the Synod on Synodality could be, "Do it again. Show your work this time!" A successor of Joseph Bernardin, Cardinal Blase Cupich, has used the beautiful image of the magi in the Gospel to illustrate the synodal process: "They went back a different way.

"Look at the phenomenon of Vatican II and the conversion that synodality fostered among the council fathers.

The Curia had labored to ensure that the working documents of the council would not be hospitable to sweeping reforms. But once you got three thousand bishops in the same room and invoked the Holy Spirit, something happened.

John XXIII's private secretary, Loris Francesco Capovilla, who at the age of ninety-eight was made a cardinal by Pope Francis, described John's rationale for calling the council in a documentary for Catholic News Service, "Voices of Vatican II."

Capovilla recalls Pope John saying, "It was very good that after World War II, three international institutions were established: the UN for peace, the Food and Agriculture Organization for bread, UNESCO for culture. Why can't we also get together and talk?"

And it's precisely this postwar period, in which the world had been turned upside down, that points us to the final conversion of the long game of Francis: the conversion to mercy.

To think in terms of the peripheries

One thing that synodality and a world turned upside down have in common is that both afford us what Dietrich Bonhoeffer called "the view from below."

One way we could look at this: the election of Pope Francis opened up the rest of the world to the rich theological ferment of the Church in Latin America, with its strong sense of mission, encounter, peripheries, and mercy.

Another way to understand Bonhoeffer's "view from below" is to think in terms of the peripheries of the marginalized and oppressed. Pope John famously said he called the council to open a window.We always associate this with letting in fresh air, but something else happens when you open a window: you can hear what people outside are saying.

When we invite people in to reflect and weigh in on the hard questions, we're going to get answers we as a hierarchy, or even an entire Church, find difficult.

Before Vatican II began, the Jewish historian Jules Isaac sought an audience with John XXIII. Isaac hoped the upcoming council would repudiate the longstanding "teaching of contempt" for the Jewish people.

His research showed how Christian anti-Semitism had played a central role in instigating the Shoah; wasn't there something the pope could do?

We know that, thanks to the openness of Pope John and the synodal process of Vatican II, the council's decree on non-Christian religions, Nostra aetate, would definitively reject anti-Semitism, whether found in the Catholic Church or anywhere.

For a glacial Church, this was a white-hot flash of purification to our witness—and, I believe, a model that has application in a synodal context.

This synodality-fueled conversion to mercy

As John agreed to meet with Jules Isaac, Francis met with Juan Carlos Cruz, a Chilean survivor of sexual abuse whose encounter with the pope played a critical role in instituting a new, more merciful approach to hearing the cries of these children of God. Now Cruz is a member of the Pontifical Commission for the Protection of Minors, appointed by Francis.

The peripheries have been brought to the center, and the Church—including the pope himself—has undergone conversion.

And we can see signs of this synodality-fueled conversion to mercy all around us in the Church today, if we're looking for it.

There was Francis writing in Fratelli tutti that "public discussion, if it truly makes room for everyone and does not manipulate or conceal information, is a constant stimulus to a better grasp of the truth."

There was Sr. Nathalie Becquart, an undersecretary of the Synod of Bishops, noting that her historic appointment is a sign that the Church is heeding the call to center the voices of women.

There's the most recent document from the Migration Section of the Dicastery for Integral Human Development, which focuses on the plight of people who are forced to migrate due to climate change.

And recently, marking the 150th anniversary of St. Alphonsus Liguori being named a Doctor of the Church, Pope Francis lauded the saint's approach of "listening to and accepting the weaknesses of the men and women who were most abandoned spiritually.

"Some might say that this all has a whiff of "wokeness" about it. But I'll say that the beauty of a billion-member, two-millennia-old religious tradition is that there are structures in place to support being a little woke.

We're grounded deeply. There's no defensiveness in the Body of Christ. The Lord hears the cry of the poor. We should seek to imitate him.

We shouldn't steep ourselves in the delusion that things are more just and harmonious than they actually are.

It is crucial that we as a Church not merely listen, but that we actually hear from people.

That is what softens our hearts and primes them for conversion, and what gives us bishops the confidence to know that, yes, that new thing we are discerning is a movement of the Spirit, because our people hear it too.

One important word in how the Church approaches mercy, and one that is helpful in understanding synodality, is "integration"—the question of what needs to be integrated.

And I would say in this case it's helpful to integrate the head of the Church and the rest of the Body of Christ. Imagine a body where the outer extremities are cold and gray.

The heart may be beating, but the life force is not reaching all the capillaries.

I think of the line in Amoris laetitia that "not all discussions of doctrinal, moral or pastoral issues need to be settled by interventions of the magisterium."

One interpretation, which I think was willfully obtuse, suggested this meant Amoris itself is not part of the magisterium. No, what Francis was saying was that the Vatican is not the only part of the Body of Christ.

Francis has been clear; he sees his role as protecting the tradition.

The head is good for thinking, looking around, perhaps setting our vision on the far horizon and occasionally butting our forehead against the wall in frustration.

But we can't lift things up, we can't embrace people, with just our heads. Where are the outstretched arms of the Body of Christ?

A circulation between the center and the peripheries needs to be a greater part of the daily goings-on of the Church.

And as we continue on this mission from God, we have to keep attuned to our whole body, to the tension points, and even to the unhealed wounds that risk making our witness toxic—racism, misogyny, clericalism, sexual abuse.

But God transforms everything. What is an unhealed wound that is touched by God? It's something another man named Francis bore on his body: the stigmata, the wounds of Jesus Christ.

A Church of authentic synodality, that walks together, listens and brings mercy to all we encounter, inside and out, is one that never forgets our wounded parts, and the power they have to inspire faith.

Cardinal Joseph W. Tobin was installed as the Archbishop of Newark, N.J., in January 2017. This essay has been adapted from the Cardinal Bernardin Common Cause Address delivered by Cardinal Tobin on May 3, 2021, at Loyola University, Chicago.

This article first appeared in Commonweal Magazine

Read more at: https://international.la-croix.com/news/religion/the-long-game/14388


[1] J. W. Tobin est l’évêque de Neward, New Jersey, USA, ndt

[2] 2023, date connue après la rédaction de cet article, ndt

[3] Né en 1927, professeur émérite de théologie et d'histoire ecclésiastique à l'université de Georgetown, Washington, D.C.

[4] Université St François, Fort Wayne, Indiana, doyen de la faculté de théologie

[5] Evêque de Chicago de 1982 à 1996

[6] Agence de presse de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis

[7] Historien français

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