Synode de la famille, janvier 2015

Participation à la réflexion du synode sur la famille 2014 /2015

 

A la suite du débat initié par la première phase du synode et devant l’urgence que les laïcs y participent le plus possible, l’atelier FOI & LANGAGES a décidé de faire une pause dans sa réflexion et de s’emparer lui aussi de ces questions. Sept axes ont retenu notre attention.

 

  1. La réalité de l’amour vécu

Quelles que soient les circonstances, les difficultés et les joies ou le constat d’un échec, l’amour vécu dans un couple est une réalité qui marque profondément les deux membres du couple.

  1. La fécondité du couple

Elle ne se limite pas aux enfants.

Le rapport de l’Eglise à la sexualité demande encore à être épuré (on ne lit que trop facilement entre les lignes que le plaisir sexuel est toléré dans l’exercice de la fécondité et la question de la contraception reste un obstacle de fond).

  1. La souffrance de l’échec

Une séparation blesse et met en souffrance les deux membres du couple qui en constatent l’échec. Plutôt que de se pencher avec miséricorde sur cette souffrance l’Eglise, par l’exclusion que constituent les deux refus sacramentels, en génère une supplémentaire. En langage judiciaire on dirait qu’il s’agit d’une double peine. L’Eglise fait ici preuve d’une violence injustifiée et injustifiable.

  1. L’incompréhension de la position de l’Eglise

L’Eglise s’appuie sur des paroles du Christ pour justifier l’indissolubilité du mariage et en tirer les règles que nous connaissons et qui font débat. L’absolutisme de leur interprétation nous interroge.

Au nom de quelle théologie l’Eglise refuse-t-elle le pardon que le Christ n’a jamais refusé ? Le Corps et le Sang du Christ consacrés au cours d’une assemblée où prient des Pierre, des Jean et des Judas a été partagé par ce dernier.

  1. Le sacrement et l’indissolubilité

Dans la situation actuelle le mariage chrétien implique la réception du sacrement. Il en va donc comme si la réception du sacrement impliquait la réalité de la foi. Il en découle alors automatiquement l’indissolubilité du mariage.

Mais au nom de la parole du Christ (« Que l'homme ne sépare pas ce que Dieu a uni. » Mt 19, 6) est-ce vraiment Dieu qui unit tous les couples ? Combien de couples ont la perception, même floue, que le sacrement instaure un mariage où le Christ est présent comme une troisième personne ?

On ne peut ignorer l’importance de l’aspect historique du mariage. Aujourd’hui l’amour a pris la première place dans le projet de mariage et tend à introduire une exigence presque idéalisée que l’Eglise renforce encore.

  1. L’attente vis-à-vis de l’Eglise

A la suite de l’appel de Jésus à tous les pécheurs l’Eglise ne peut plus se réfugier derrière une vision idéalisée du mariage et de la famille. L’Eglise doit être celle qui apaise la souffrance, celle qui relève de l’échec, celle qui permet de grandir dans la foi en Dieu et dans le respect de l’autre membre du couple.

C’est à un travail pastoral et théologique que l’Eglise est appelée car la famille n’est pas le lieu de la perfection et de l’idéal.

 

  1. L’Eglise et le monde

Les positions de l’Eglise vis-à-vis du mariage et de la vie du couple contribuent fortement à son image d’institution peu ouverte aux changements du monde, sinon repliée sur elle-même.

Le langage qu’elle utilise n’est connu et compris que des initiés. Si dans l’Eglise nombreuses sont les propositions pour qui souhaite préparer solidement son mariage ou demander aide et soutien à la vie de son couple, ce sont ces mêmes initiés qui, connaissant le langage et sachant se repérer dans les réseaux ecclésiaux, savent s’abreuver à ces sources.

De même ce sont les chrétiens pour qui la relation personnelle à Dieu est le fondement de leur foi, qui, en cas d’échec, passeront outre les interdits au nom de leur foi.

 

Perspective

Nous avons la conviction d’être une petite cellule de cette Eglise « hôpital de campagne » chère au cœur du pape François.

En effet n’est-ce pas ce que dont Paul était convaincu :

« Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui. » 1 Co 12, 26.

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Date de dernière mise à jour : 30/10/2017