Qu'avons nous fait de tes Paroles ?

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  • Le 13/02/2020
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...Qu’avons-nous fait de tes paroles ?

 

Pour célébrer la semaine de prière pour l’unité des chrétiens l’équipe liturgique et le curé d’une paroisse de l’est lyonnais ont invité la communauté réformée locale et son pasteur pour prier et partager ensemble le pain eucharistique au cours de la messe dominicale.

Ce curé a pensé qu’il serait bon de demander l’autorisation à l’évêque, non pour prier ensemble (!) mais pour partager ensemble le pain du Seigneur.

Voici la réponse de l’évêque:

« Il est bon de tisser des liens de fraternité avec l’Eglise Unie…

mais je ne pense pas opportun 

de permettre une participation à la table eucharistique qui signifie à la fois

la communion dans une même Eglise et, surtout, la reconnaissance de la présence réelle. »

 

Des chrétiens de cette communauté m’ont dit leur colère, leur honte et leur tristesse.

Ainsi donc si je comprends bien :

  • Le repas du Seigneur signifierait la communion au sein des Eglises mais pas entre elles,
  • Prononcer ses paroles (« Prenez et mangez…faites ceci en mémoire de moi ») n’aurait pas le même sens si on est prêtre ou pasteur,
  • Prononcées par un prêtre ces paroles auraient un sens supérieur puisque l’Eglise catholique s’autorise à interdire à sa sœur réformée de partager le pain, raisonnement qu’elle croit confirmé par l’attitude de la dite sœur qui elle, accepte à la table du Seigneur tous les chrétiens qui croient en lui.

 

Cependant je me suis souvenu de deux textes....

 

 

           Le premier publié par le Groupe des DOMBES[1] en 1972 :

« Vers une même foi eucharistique ». On y trouve en particulier le paragraphe 17 :

« L’action eucharistique est don de la personne du Christ.

En effet, le Seigneur dit : « Prenez… ».

Nous confessons donc unanimement la présence réelle,

vivante et agissante du Christ dans ce sacrement. »

Le second date de 2014 : « Du conflit à la communion

. Commémoration luthéro-catholique commune de la Réforme. Rapport de la Commission luthéro-catholique romaine sur l’unité ». On lit au paragraphe 154 :

Ainsi tous deux comprennent que :

« le Seigneur glorifié devient présent dans la Cène,

dans son corps et son sang livrés, avec sa divinité et son humanité,

par la parole de promesse, dans le pain et le vin offerts pour le repas,

par la puissance du Saint Esprit pour être reçu par la communauté ».

Je vous les conseille comme ce qu’écrivait en mai 2000, D. SINGLES, théologienne lyonnaise.

 

Ainsi réformés et catholiques affirment ensemble la présence réelle de Jésus-Christ dans le repas du Seigneur, même si le mot magique[2] n’est pas écrit ; car l’enjeu n’est pas le mot : il est de reconnaître, à la suite de son invitation, la présence du Christ au cœur du repas eucharistique.

 

Seigneur qu’avons-nous fait de tes paroles ?

Nous nous en faisons propriétaires au point de les « faire parler » à notre convenance,

quelle arrogance !

Comment osons-nous les ramener au plus bas niveau de nos orgueils ?

 

PS/ Le sage curé n’a finalement pas transgressé le conseil de l’évêque comme l’ont fait cette semaine-là nombre de prêtres catholiques au nom de la communion des chrétiens, passant par-dessus les contradictions de l’institution. 

 

[1] http://groupedesdombes.eu/

Ce groupe de dialogue d’une quarantaine de théologiens catholiques et protestants (à parité) a été fondé en 1937. Deux prêtres du diocèse de Lyon en font partie, dont le co-président catholique du groupe.

[2] Transsubstantiation

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