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Liste des chroniques déjà parues

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Zorobabel, le rejeton de Babel (là où les hommes ne voulaient qu’un seul langage) est le serviteur qui veut se mettre à la tâche avec courage, même si elle est immense…(livre d'Aggée)

"Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche" Apoc 3,16

 

 

19 févr. 2019 - Formation

En parcourant la « newsletter » de mars des formations proposées par le diocèse mon regard a été arrêté par la proposition (nouvelle) d’un cycle de formation à l’adoration. Intrigué j’ai cliqué sur le bouton « en savoir plus » 1.

La page qui s’ouvre décrit un parcours qui permet en 4 fois 1 h 30 de découvrir le sens et la pratique de l’adoration.

Elle est illustrée par la photographie d’un ostensoir rutilant qui projette ses rayons dorés venant tout droit de l’hostie enchâssée dans sa lunule.

Je restais rêveur devant mon écran.

Je revoyais mon enfance et les adorations du dimanche soir. Me revenaient des souvenirs précis, en particulier celui de l’huméral, ce long voile que le prêtre pose sur ses épaules et qui lui sert à prendre l’ostensoir quand celui-ci contient l’hostie car alors on ne le touche pas avec les mains.

Mais réveillé je ne vis plus qu’une hostie (hostia = victime) prisonnière dans la cage dorée de l’ostensoir, comme elle est prisonnière des ciboires dorés au fond de tous les tabernacles du monde.

Seigneur pourquoi cherchons nous donc à t’enfermer ?

Ta liberté nous fait-elle si peur ?

 

Zorobabel

 

https://formation-lyon-catholique.fr/parcours-adoration-roanne/

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17 janv. 2019 - Mon Eglise, dit le Christ...

Je suis un fervent de cette lettre hebdomadaire (petite - 3 minutes à lire, montre en main, affirment ses jeunes auteurs - mais souvent défrisante) qui s’appelle PRIXM et dont la rédaction s’appuie sur le programme de recherche BEST (la Bible En Ses Traditions) de l’Ecole biblique de Jérusalem.

La dernière lettre nous emmène sur les routes de l’Epiphanie.

Ses rédacteurs ont déniché un texte de G. Bernanos de 1943 : je ne résiste pas à l’envie de vous le faire partager. Bernanos fait ainsi parler le Christ :

« Dès le commencement, mon Eglise a été ce qu’elle est encore, ce qu’elle sera jusqu’au dernier jour, le scandale des esprits forts, la déception des esprits faibles, l’épreuve et la consolation des âmes intérieures, qui n’y cherchent que moi. Oui, frère Martin, qui m’y cherche m’y trouve, mais il faut m’y trouver, et j’y suis mieux caché qu’on ne le pense, ou que certains de mes prêtres prétendent vous le faire croire, plus difficile encore à découvrir que dans la petite étable de Bethléem, pour ceux qui ne vont pas humblement vers moi, derrière les mages et les bergers. Car c’est vrai qu’on m’a construit des palais avec des galeries et des péristyles sans nombre, magnifiquement éclairés jour et nuit, peuplés de gardes et de sentinelles, mais pour me trouver là, comme sur la vielle route de Judée ensevelie sous la neige, le plus malin n’a encore qu’à me demander ce qui lui est seulement nécessaire : une étoile et un cœur pur. »

Je vous laisse déguster.

Ce texte est tiré de « Frère Martin », quelques pages qui auraient dû être le début d’un livre de Bernanos sur Martin Luther et dont il avait égaré le manuscrit. Elles ont été publiées par la revue Esprit, dans le no 183 d’octobre 1951.

 

Zorobabel

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6 janv. 2019 - La Sainte Famille ?

L'autre dimanche, j'étais sagement assis sur les bancs de mon église, alors que commençait l’homélie en ce dimanche de la « Saint Famille ».

Mon peu de sagesse ne résista pas longtemps aux paroles qui descendaient de l’ambon sur le bon peuple : oui l’Eglise doit lutter contre les « désordres » de ce mariage consenti à n’importe qui, non il n’y a qu’un seul modèle c’est celui de la « Sainte Famille ».

Je me levai et sortis pour éviter de protester à haute voix.

Réfléchissant à mon geste et doutant de sa signification je me souvins de la parole d’un ami, qui se reconnaîtra peut-être et à qui je n’ai pas demandé d’imprimatur :

« Se recentrer sur l’essentiel de la foi, le message évangélique…Mais ce message lui-même est sujet à critique et interprétation, ce qui fait que la foi devient de plus en plus ‘fragile’ dans ses mots… et la peur, même la terreur, m’envahit, face à l’écroulement de mes représentations héritées de l’enfance, des messages transmis et intériorisés au cours de ma vie, et qui ont structuré ma foi. La traversée de cette peur est l’expérience vitale à laquelle je dois me confronter ».

Ah qu’il est dur de militer.

 

Zorobabel de Lyon

Zorobabel, le rejeton de Babel (là où les hommes ne voulaient qu’un seul langage) est le serviteur qui veut se mettre à la tâche avec courage, même si elle est immense…(livre d'Aggée)

"Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche" Apoc 3,16

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28/12/2018 - Un de mes petits camarades m’a dit…

Un de mes petits camarades m’a fait passer l’article écrit récemment par Henri TINCQ pour l’EXPRESS (numéro du 12 décembre 2018) et intitulé : « Philippe BARBARIN. Au nom de l’Eglise ».

Un long article, bien structuré, équilibré, m’a-t-il dit, presque bienveillant, a-t-il ajouté alors que sa relation avec notre évêque est chargée d’électricité statique (il avait dû lire mon précédent billet sur la bienveillance…).

A la lecture je confirme.

Cependant le dernier mot venu je ressentis comme un manque : le journaliste oubliait quelque chose dans la longue et détaillée revue de son sujet. J’avoue avoir mis du temps pour comprendre mon interrogation. Mais j’ai trouvé. Nulle part il n’est fait mention de ce qui me chagrine (je suis bienveillant) dans la manière dont P. BARBARIN conduit la barque de son diocèse : regarder le fond de la barque et pas sa proue pour voir où elle va. Je me suis alors souvenu ce qu’il nous avait dit lors de notre rencontre du 2013 : «  seul le présent comptait pour lui, l’avenir ne l’intéressait pas car c'est l'affaire du Saint Esprit ». (idée qu'il a developpé à de nombreuses reprises)

Je sais que je ne toucherai pas autant de lecteurs que l’EXPRESS mais il me fallait vous le dire.

 

 

Un autre de mes petits camarades (j’ai beaucoup de relations) m’a rapporté ce magnifique trait, vous savez cette flèche qui vous touche droit au cœur -. Je ne peux résister au plaisir de vous le partager.

Il est aumônier dans un hôpital de la région.

Il parlait avec un malade quand un autre se mêla à la conversation. S’approchant pour lire le badge que portait mon ami il lui dit : « Vous êtes aumônier, vous êtes curé ? ».

Mon ami qui aime les choses claires se lança dans une tentative d’explication où se mêlaient des mots compliqués : prêtre -il ne l’est pas-, laïc -il l’est-, mais c’est quoi un laïc ?

L’ami s’enfermait dans un cercle infernal.

C’est alors que la délivrance survînt : « J’ai compris. Vous un curé-laïc ».

Au cours de la célébration que le dit ami animait quelques heures plus tard quelqu’un dit : « Et s’il n’était pas venu qu’est-ce que nous aurions fait ? »

En ces temps de réflexion sur le cléricalisme je vous propose cette extraordinaire piste de travail : qu’est-ce pour vous un curé-laïc ?

Je vous laisse avec ces deux questions.

 

Zorobabel de Lyon

Zorobabel, le rejeton de Babel (là où les hommes ne voulaient qu’un seul langage) est le serviteur qui veut se mettre à la tâche avec courage, même si elle est immense…(livre d'Aggée)

"Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche" Apoc 3,16

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17/12/2018 - Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes.

“Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes” (Ph 4, 5) : ce texte écrit par l’apôtre Paul, depuis sa prison, à ses frères de Macédoine (pays connu à l’époque pour le brassage de population), en l’an 60 à peu près, me parle et est d’une actualité brûlante.

Ah ! Si en cette veille de Noël on pouvait reconnaître le catholique à sa bienveillance fondamentale.

C’est de notre ressort d’y œuvrer, après tout, et c’est un beau programme pour cette troisième semaine de l’Avent.

Mais elle mise à rude épreuve ma bienveillance quand j’apprends que la traduction du Credo de Nicée-Constantinople va retrouver sa formulation de “consubstantiel” au Père plutôt que “de même nature” en mars 2019 après approbation de Rome. Cela me laisse perplexe.

Déjà que la messe n’est pas d’un abord simple pour tous ceux qui sont un peu loin de l’Eglise - ou qui s’en sont éloignés ces dernières années -, en quoi le fait de prononcer ces “mots de riches” va-t-il nous rapprocher de notre prochain, et par là du Christ ?

A-t-on cédé au lobby des orthophonistes ?

Vous me répéterez “consubstantiel” trois fois par jour avant les repas.

Essayez et vous me direz si cela vous a aidé à entrer dans la paix de Dieu.

Et la semaine prochaine on fera le même exercice avec “transsubstantiation”.

Est-ce que je blague réellement où suis-je un peu en mauvaise humeur ?

 

Zorobabel de Lyon

"Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche" Apoc 3,16

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7/12/2018 - C’était il y a 23 ans…

 

Il y a parfois des surprises en ouvrant les archives… en voici une tirée de ‘’Ouest-France’’ de décembre 1995 : 

"Des chrétiens revendiquent le droit de rire à gorge déployée

 La communauté de base la Traversière à Nantes :

« Nous chrétiens catholiques, membres du peuple de Dieu, sommes prêts à accepter que l’accès au ministère presbytéral soit refusé aux femmes, puisque le Christ, n’a choisi que des hommes pour constituer le groupe des douze apôtres.

Mais, en vertu du même principe de stricte fidélité aux choix historiques de Jésus, nous demandons : 1. Que le nombre des évêques soit réduit à douze. 2. Que ces douze évêques soient tous d’origine juive. 3. Qu’ils se fassent circoncire. 4. Que le successeur de Pierre ait le droit d’avoir une belle-mère (même malade) et les onze autres, comme l’apôtre Philippe, le droit d’avoir des filles.

Enfin, comme notre ancêtre la vieille Sara, nous revendiquons le droit de rire à gorge déployée. Surtout quand on nous dit n’importe quoi et en nous prenant pour des imbéciles »

Envoi de Denis Hantz - Ouest-France – déc. 1995

Comme je ne peux pas résister à mettre mon grain de sel dans cette tribune, j’ajouterais qu’il est interdit de porter col romain ou soutane et que le seul vêtement public soit une tunique ; sans oublier l’impossibilité d’utiliser les ‘’Mon Père, Monseigneur, Son Excellence et autres titres distinctifs…’’.

 

Zorobabel de Lyon

"Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche" Apoc 3,16

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11/11/2018 - Vous êtes le plus beau visage de l’Eglise

 

« Merci pour ce que vous faites, vous êtes le plus beau visage de l’Eglise » : c’est la phrase qui a été prononcée par un jeune journaliste allemand à l’adresse des membres du bureau de l’Association Catholique pour l’Accueil et l’Accompagnement des Migrants. (Aclaam)

Cela se passait dans les locaux du diocèse de Lyon. Vingt journalistes européens, allemands, français, italiens et polonais réalisaient un voyage d’études organisé par la fondation Bosch afin de mieux comprendre le positionnement des différentes forces politiques à la veille des élections européennes. Dans ce cadre, à Lyon puis à Milan, ils souhaitaient rencontrer en plus des hommes politiques et des universitaires, des acteurs de terrain qui connaissent la réalité sociale et économique des migrants. Aclaam fut ainsi choisie.

Le bureau d’Aclaam venait de présenter ses activités d’association ressource pour les 65 associations locales du diocèse, paroissiales ou non, qui hébergent en ce moment 130 familles de migrants, c'est-à-dire 500 personnes. Il avait été souligné qu’en 3 ans, ces mêmes associations avaient permis à 100 autres familles d’être désormais autonomes.

Les questions fusent, les réponses sont claires et convaincantes. Oui, c’est bien le diocèse qui a créé Aclaam. Oui, les associations accueillent des personnes de toute origine, de toute religion  et de tout statut….  

A la fin, une journaliste polonaise me dit « c’est incroyable ce que vous faites ; l’Eglise de Pologne n’en est pas capable ; il n’est pas question d’accueillir des migrants »

Je suis heureux que des journalistes étrangers me le rappellent, l’Eglise peut avoir un beau visage, un très beau visage, à Lyon et ailleurs. 

J’en suis fier.

 

Zorobabel de Lyon

"Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche" Apoc 3,16

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1/11/2018 - Peut-on se cacher derrière le droit ?

 

Le 17 septembre dernier, le Saint-Siège a informé le ministère français des affaires étrangères qu’il refusait de notifier au cardinal Luis Ladaria Ferrer, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), une citation à comparaître devant un tribunal lyonnais dans l’affaire Barbarin ; raison invoquée : l’immunité de juridiction internationale dont jouisse les chefs d’État et les ministres (en l’occurrence ledit cardinal) pour les actes relevant de leurs fonctions quand ils sont liés à la souveraineté de l’État.

En droit international c’est imparable.

Le 29 octobre dernier, la veille de son procès, Monseigneur Fort, ancien évêque d’Orléans qui refusa de dénoncer les agissements pédophiles d’un prêtre de son diocèse, « se fait porter pâle, pat le biais d’un certificat médical succinct ».

Il est dans son droit. 

Le 1er novembre 2018, les 12 évêques de la province de Lyon ont ôté de la liste des nominations de l’officialité (tribunal ecclésiastique) de Lyon le nom de Pierre Vignon, jusqu’alors juge ecclésiastique, - P. Vignon est le prêtre qui a lancé la pétition demandant à P. Barbarin de se retirer.

Les 12 évêques sont dans leur droit.

Ces 3 dates sont postérieures à celle de l’envoi de la lettre du Pape François au peuple de Dieu dans laquelle écrit, entre autres «  [Il y a] une manière déviante de concevoir l’autorité dans l’Eglise...comme l’est le cléricalisme.../… Dire non aux abus, c’est dire non, de façon catégorique, à toute forme de cléricalisme… »

Ils sont dans leur droit, ils sont évêques mais ils n’ont rien compris. Vraiment rien compris.

C’est mon Eglise et la stupidité de certains de ses membres me fait souffrir.

Mais c’est mon Eglise.

 

Zorobabel de Lyon

"Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche" Apoc 3,16

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