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Les chroniques sans Nihil Obstat

Nihil obstat au baptême

 Zorobabel a rencontré l’accompagnateur d’un catéchumène.

 

Au cours de la conversation, fort agréable, le dit accompagnateur rapportait que le baptême étant proche il lui fallait écrire une lettre à l’évêque, comme devait le faire aussi le catéchumène. Que ces deux lettres disent à l’évêque ce qu’a été le chemin de ces deux années de compagnonnage, entre eux et avec le Christ, lui paraissait un geste de partage on ne peut plus bienvenu. Faire Eglise tous ensemble, prier pour ce nouveau membre de notre communauté des croyants, l’accueillir à bras ouverts, demander l’Esprit Saint sur lui, c’est parfait.

Mais il sentait flotter autour de cette démarche une atmosphère de « demande de permission » et s’en étonnait. Car en quoi l’évêque devrait-il donner son blanc seing ? Nihil obstat ? Que sait-il de plus que l’accompagnateur ? Que sait-il de plus que l’équipe qui l’entoure et avec qui il est en communion ?

Zorobabel repensa à l’histoire de Philippe : “Comme ils continuaient leur chemin, ils rencontrèrent de l'eau. Et l'eunuque dit: Voici de l'eau; qu'est-ce qui empêche que je ne sois baptisé? Philippe dit: Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. L'eunuque répondit: Je crois que Jésus Christ est le Fils de Dieu. Il fit arrêter le char; Philippe et l'eunuque descendirent tous deux dans l'eau, et Philippe baptisa l’eunuque.(Actes 8, 36-38)

 

“ Baptisé, ici et maintenant. Tout de suite. Sans condition de quelque sorte parce que l’amour de Dieu est tel.

Zorobabel

Courage Zorobabel ! (Aggée 2:4)

Statistiques diocésaines et ravaudage

 

Statistiques diocésaines et ravaudage

 

 

Le 30 avril, dans sa rubrique actualités, le site du diocèse publiait les « Nominations dans le diocèse pour septembre 2020 ».

 

Une sorte de “mercato” diocésain selon Zorobabel. Et comme ce dernier a une calculette à statistiques branchée sur son cerveau, il ne peut pas s’empêcher de vous faire part de ses constatations et réflexions.

 

En 2016 on comptait 94 paroisses[1]. En septembre 2020 il y en aura 82.

Au 1er janvier 2016 il y avait 204 prêtres au service des paroisses (quel que soit leur âge) ; au 1er janvier 2020 il y en avait 175. En septembre 2020 il y en aura 161 selon la liste du 30 avril[2]. Soit une décrue de 20 % en 5 ans et de 8 % cette seule année !

La liste du 30 avril indique qu’au total 7 prêtres diocésains n’auront plus de fonction paroissiale (dont 5 départs en retraite) ainsi que 7 prêtres non-diocésains (dont 6 étrangers). Notons au passage qu’un curé de 91 ans est désormais déchargé de ses fonctions !

Face à cette situation le diocèse continue à faire feu de tout bois : chacun des vicaires généraux est désormais administrateur de paroisses, un prêtre est nommé vicaire pour 5 paroisses différentes (soit 73 clochers), des paroisses perdent des vicaires, d’autres des auxiliaires, une son curé…

La nomination de coordinatrices paroissiales assistées d’un prêtre modérateur dans des paroisses sans curé se poursuit. Une coordinatrice paroissiale de ce type avait déjà été nommée en septembre 2019 ; de nouveau, cette année, deux autres le sont ; ces femmes prennent donc place dans la gouvernance de notre église diocésaine. Zorobabel se réjouit et applaudit.

La liste des prêtres multi-paroisses - qu’ils soient curés, administrateurs, auxiliaires, vicaires ou modérateurs - n’arrête pas de s’allonger d’année en année. Eh oui, quand le tissu craque de toute part on tire les fils, on les dédouble, on les croise : on fait du ravaudage.

 

Il est possible qu’un jour on songe à tisser du neuf. Il faudrait s’en préoccuper très rapidement : sur les 175 prêtres au service des paroisses, 32 ont plus de 75 ans (ils ont en moyenne 83 ans). En ces temps pandémiques un très gros accroc pourrait vite survenir !

La crise sanitaire que nous vivons n’est-elle pas une occasion d’inventer de nouvelles façons de vivre en paroisse ?

Le diocèse ‘’d’après‘’ ne devrait-il pas être quelque peu différent de celui ‘’d’avant’’ ?

 

[1] Paroisses au sens strict du terme, ou regroupées, ayant à leur tête un curé ou un administrateur.

[2] Les futurs ordonnés ne sont pas pris en compte, ni d’éventuelles nominations supplémentaires, pas plus que les démissions et décès qui pourraient survenir

Qu'avons nous fait de tes Paroles ?

 

 

...Qu’avons-nous fait de tes paroles ?

 

Pour célébrer la semaine de prière pour l’unité des chrétiens l’équipe liturgique et le curé d’une paroisse de l’est lyonnais ont invité la communauté réformée locale et son pasteur pour prier et partager ensemble le pain eucharistique au cours de la messe dominicale.

Ce curé a pensé qu’il serait bon de demander l’autorisation à l’évêque, non pour prier ensemble (!) mais pour partager ensemble le pain du Seigneur.

Voici la réponse de l’évêque:

« Il est bon de tisser des liens de fraternité avec l’Eglise Unie…

mais je ne pense pas opportun 

de permettre une participation à la table eucharistique qui signifie à la fois

la communion dans une même Eglise et, surtout, la reconnaissance de la présence réelle. »

 

Des chrétiens de cette communauté m’ont dit leur colère, leur honte et leur tristesse.

Ainsi donc si je comprends bien :

  • Le repas du Seigneur signifierait la communion au sein des Eglises mais pas entre elles,
  • Prononcer ses paroles (« Prenez et mangez…faites ceci en mémoire de moi ») n’aurait pas le même sens si on est prêtre ou pasteur,
  • Prononcées par un prêtre ces paroles auraient un sens supérieur puisque l’Eglise catholique s’autorise à interdire à sa sœur réformée de partager le pain, raisonnement qu’elle croit confirmé par l’attitude de la dite sœur qui elle, accepte à la table du Seigneur tous les chrétiens qui croient en lui.

 

Cependant je me suis souvenu de deux textes....

 

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Zorro est arrivé

        Zorro fourbit ses armes et va bientôt arriver...sans s'presser...comme à la télé. 

 

Vierge                                                            A très bientôt sur le site       

C'est la fête des lumières...mettons notre bougie


   En attendant allez relire l'excellent livre de Christine Pedotti "Vatican 2035 "

18 nov. 2019 - Tout va bien, nous vous avons entendus !

 

Tout va bien, nous vous avons entendus

 

               Ce jeudi 14 novembre, le sanctuaire St Bonaventure, à Lyon, organisait une soirée pour présenter la restitution des presque 5.000 réponses que La Croix avait reçues à son questionnaire ‘Réparons l’Eglise’ mis en ligne entre mars et juin dernier.

               Sur l’estrade un des rédacteurs en chef du journal (homme, prêtre), un professeur d’ecclésiologie (homme, prêtre), un des deux évêques auxiliaires du diocèse (homme, prêtre) et la responsable d’un service diocésain (femme, LEME).

               La première intervention fut celle du journaliste qui résuma les résultats de l’enquête : les baptisés de base ont exprimé leur souffrance de ne pas être entendus par l’institution, de se sentir catholiques de « seconde zone ».

               Je me suis dit : la soirée va être intéressante car il n’y aura pas de langue de bois après cette mise en bouche.

               Las, la suite me fit déchanter.

               Les ‘sachants’ de l’estrade nous ont expliqués doctement que :

                   -les laïcs ne connaissent pas le fonctionnement de leur Eglise et donc toutes les  opportunités qu’elle leur offre de s’exprimer,

                   -ces mêmes laïcs ne sont pas formés et sont donc incapables de faire des  propositions autres que « pauvres et maladroites ».

Je crois avoir été attentif durant ces 50 minutes : jamais le mot ‘cléricalisme’ n’a été prononcé.

               Ce que j‘aurais aimé entendre, c’est quelque chose comme :

                              C’est vrai que l’institution ne sait pas être à l’écoute du peuple de Dieu. C’est vrai que le droit canon concentre tous les pouvoirs entre les mains des clercs. C’est vrai qu’ils ont des difficultés à le partager.

               Ce que j’ai entendu m’a laissé rêveur :

                              « Pour changer l’Eglise il y a deux sortes de changements :

                le type A : on fait comme avant mais différemment,

                le type B : on fait autre chose.

                            Je choisis le type A. »

Les ‘sachants’ sont restés sur leur estrade. Clercs et laïc, ils ont fait du cléricalisme sans même oser prononcer le mot.

J’aurais pu intituler cette chronique :

 

Tout va bien, nous vous avons entendus. Dormez bien !

 

Zorobabel de Lyon

Zorobabel, le rejeton de Babel (la cité où les hommes ne voulaient qu’un seul langage) est le serviteur qui veut se mettre à la tâche avec courage, même si elle est immense…(livre d'Aggée)

"Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche" Apoc 3,16

 

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3 oct. 2019 - La servir ou l'asservir ?

 

Lors d’une discussion, un ami prêtre, comme moi ‘’poivre et sel’’, me racontait la fin d’une discussion avec un jeune confrère, fraîchement sorti du séminaire.

Son homologue récemment émoulu et estampillé ‘‘apte’’ pour le service affirmait avec une conviction profonde son attachement à l’Eglise et son désir de la servir.

  • Comment l’écris-tu ? lui répliqua mon ami, fort de ses 55 ans de ministère ?

 

Outre le jeu de mot intéressant, cette saillie montre bien le regard inquiet des ‘’anciens’’ face à une nouvelle génération de prêtres

  • qui s’attachent comme des noyés aux planches du « tout liturgique »  et du « tout dogmatique »,
  • qui ne semblent pas avoir entendu l’appel du cardinal Bergoglio lors des congrégations générales précédant le conclave : ‘’Dieu frappe à la porte des églises, non pour y entrer mais pour en sortir’’,
  • qui ne semblent pas se sentir concernés par la lutte contre le cléricalisme.

 

Je me réjouissais encore de savoir que mon inquiétude était partagée par un clerc que j’admirais beaucoup quand brusquement je me suis souvenu de la parole de Jésus en Mt 7, 3 : ‘’Quoi ! Tu regardes la paille qui est dans l’œil de ton frère et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ?’’

 

Et je me suis promis de faire moi aussi mon examen de conscience pour vérifier que je ne cherche pas à asservir l’Eglise que je me propose de servir humblement.

 

Zorobabel de Lyon

Zorobabel, le rejeton de Babel (la cité où les hommes ne voulaient qu’un seul langage) est le serviteur qui veut se mettre à la tâche avec courage, même si elle est immense…(livre d'Aggée)

"Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche" Apoc 3,16

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16 sept. 2019 - Sur la route des vacances… à la recherche des chrétiens : où ? à quelle heure ?

Dans nos villages d’Auvergne, les “fêtes patronales” (où on fête le Saint Patron de la paroisse) rassemblent toutes les générations : messe, cérémonie au monument aux morts, repas et activités ludiques.

Elles relisent l’histoire d’un village.

Elles permettent de faire communauté, de créer un lien social difficile à entretenir dans un habitat dispersé et avec les difficultés de vie de notre époque.

Elles ont - elles avaient - une tonalité chrétienne forte puisque la messe y est (était) célébrée à cette occasion comme point de départ des festivités. De la messe au monument aux morts, puis au repas pris ensemble, on avait là un continuum qui instillait le “saint” dans cette journée.

Avant, mais ça c’était avant, la messe était à 11h, et commençait la journée.

 

Mais…

Il y a moins de prêtres pour célébrer l’Eucharistie… Et la Basilique du chef-lieu rassemble plus de monde… alors la messe de 11 heure, c’est pour la sous-préfecture ! Dans les villages, ce sera 9h !

 

Oui, mais !

Cela change toute la donne, détruisant la logique de la journée de fête du village. On sépare complétement le goupillon du sabre. Le religieux de 9 à 10 h et le civil à partir de midi. Que faire dans un village déserté entre 10h et midi ?

Certains rentrent chez eux (les hameaux sont parfois éloignés) pour ne plus revenir : le lien social est rompu.

D’autres ne viennent pas à la messe pour éventuellement se retrouver au repas : le sens communautaire est rompu, et le village un peu plus déchristianisé.

Oui, ces horaires de messe, c’est vraiment un casse-tête !

Faire du nombre avec la basilique ou se rapprocher d’un monde rural qui se déchristianise se sentant abandonné ?

Une autre organisation de ces jours de fête serait probablement possible, par un dialogue entre tous les acteurs.

Et pour cela réfléchir ensemble à leur sens, accompagner la réflexion des organisateurs. Et c’est sans aucun doute à l’Eglise d’en avoir l’initiative ; des solutions pastorales innovantes sont à trouver à la lumière des réalités sociologiques actuelles avec pour point focal ce qui donne sens à nos vies de baptisés : l’annonce de l’Evangile de Jésus-Christ aux plus petits, faibles, ou pauvres d’entre nous.

 

Zorobabel de Lyon

Zorobabel, le rejeton de Babel (la cité où les hommes ne voulaient qu’un seul langage) est le serviteur qui veut se mettre à la tâche avec courage, même si elle est immense…(livre d'Aggée)

"Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche" Apoc 3,16

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22 juin 2019 - Et Dieu vit que cela était bon !

Un jour mon petit-fils de 9 ans me disait qu’il imaginait Dieu assis sur un nuage, les jambes dans le vide, les 2 coudes posés sur ses genoux et le menton entre ses mains. Je lui demandais ce que faisait Dieu, et sa réponse fusa : Dieu, il contemple la terre. Je rajoutais comme dans la Bible : Et Dieu vit que cela était bon !  Oui, me répondit-il avec un sourire.

Dès le 1er jour, Dieu s’émerveille de sa création alors même qu’il ne fait que la commencer !

Notre acte de Foi, aujourd’hui, ne serait-il pas de croire que Dieu, encore et toujours, trouve en sa création de quoi la voir « bonne » ? Et cet acte de Foi change alors complétement notre regard sur notre temps. Tous les soubresauts de notre société sont à contempler avec le regard de bonté de Dieu. Les sauts technologiques, la remise en cause des idées et des valeurs passées, la forte diminution du nombre de prêtres, la revendication pour une juste égalité entre femmes et hommes, la lutte contre le cléricalisme deviennent sources de joie pour Dieu… Tout ce qui génère de la peur, tout ce qui est source d’immobilisme, tout ce qui invite à revenir en arrière devient sous le regard de bonté de Dieu source de vie et d’Espérance.

Le Christianisme est la religion de l’incarnation de Dieu. Pas une religion figée dans ses peurs mais une religion qui accompagne vers lui les femmes et les hommes d’un temps donné, une religion qui, par vérité, doit sans cesse se réinventer pour remplir pleinement ce rôle. Et si comme disent certains « le Christianisme n’existe pas encore », c’est à chaque génération de l’inventer pour être fidèle à l’Evangile vécu au sein de l’humanité en marche.

Alors, avec Dieu, nous pourront contempler notre temps et dire avec lui : cela est bon !

 

Zorobabel

Zorobabel, le rejeton de Babel (là où les hommes ne voulaient qu’un seul langage) est le serviteur qui veut se mettre à la tâche avec courage, même si elle est immense…(livre d'Aggée)

"Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche" Apoc 3,16

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